Tampopo

Tampopo
Aka : Dandelion | 1986 | Japon | 115 mins | Comédie | Un film de Itami Juzo | Avec Miyamoto Nobuko, Watanabe Ken, Yamazaki Tsutomu, Tanaka Akio, Otomo Ryutaro, Tsugawa Masahiko, Otaki Hideji, Nakamura Nobuo, Kato Yoshi, Igawa Hisashi, Koji Yakusho et Okada Mariko

Producteur : Tamaoki Yasushi & Itami Juzo | Compositeur : Murai Kunihiko | Scénariste : Itami Juzo | Monteur : Suzuki Akira | Directeur Photo : Tamura Masaki

Scénario : Un routier (sympa) aide une restauratrice à découvrir le secret ultime de la méga-nouille japonaise tout en tentant de devenir le meilleur restaurant de ramen de la région en prenant soin d’apprendre chaque technique de ses adversaires…

Critique

Voici un film qui fait plaisir à voir, car Tampopo n’est vraiment pas une oeuvre comme les autres. Déjà, dès le début du film, on nous fait bien comprendre que celui-ci sera différent du reste, puisqu’on se retrouve dans une salle de cinéma dans laquelle un couple tout blanc vêtu arrive accompagné de leurs servants pour regarder un film , manger un morceau et boire une coupe de champagne avant que celui-ci commence. Soudainement, l’homme du couple (interprété par Koji Yakusho) se dirige vers la caméra et se rend compte qu’il y a d’autres personnes qui sont également là pour regarder un film (en l’occurrence, le spectateur) et ce dernier lui demande « Et vous que mangez-vous devant ce film ? » Le genre d’interrogation qui nous surprend et pourtant tellement vrai.

Tampopo est à vrai dire un film célèbre dans l’histoire du cinéma japonais, il a été diffusé un peu partout dans le monde et il faut l’avouer qu’il le mérite amplement. Cette œuvre est un véritable poème aux nouilles japonaises accompagné d’une soupe, de trois tranches de porc, de quelques légumes, d’oignons qui forment ce qu’on appelle communément, le ramen. En effet, Tampopo est le genre de film centré sur la nourriture, comme le faisait La Grande Bouffe ou bien encore plus localement Le Festin Chinois et croyez moi, les films sur la nourriture sont tout simplement incroyable. Mais en plus de faire un film autour de ce sujet, Juzo Itami s’amuse à tourner celui-ci tel un western, notamment souligné par l’un des protagonistes portant un chapeau de cowboy, les confrontations entre les chefs de nouilles et les différents restaurants ou encore les comptoirs faisant penser à des saloons au Far West.

Pour nous parler des nouilles japonaises, Juzo Itami introduit son histoire par une quadragénaire, Tampopo qui tient un petit restaurant de nouilles, mais qui ne sont pas franchement les meilleures de la ville. Mais c’est à l’occasion de sa rencontre avec Goro et son acolyte, qu’elle lui demandera de lui apprendre à réaliser les meilleures nouilles possible pour sortir de son triste quotidien. Le scénario fait donc la part belle au parcours initiatique d’une cuisinière débutante vers le statut de chef cuistot soutenue par une galerie de personnages attachants et travaillés permettant réellement donner une âme au film.

Puis l’aspect Western vient donner du cachet au film, tenues de cowboy, restaurant ressemblant à un saloon, démarches des personnages tels des mercenaires, un héros qui pourrait tourner au coté d’un John Wayne ou d’un Clint Eastwood, scène de tension avant un face à face, en prenant le luxe de faire quelques parodies de film noir au passage dans une justesse qui ferait jalouser plus d’un réalisateur. Le tout étant très bien mise en scène, ce qui joue un grand rôle dans la réussite de Tampopo. Mais Tampopo fait également appel à la nourriture et son côté érotique, un peu de sel et de citron sur un sein, de la chantilly sur le second, un jaune d’œuf qui voyage d’une bouche à l’autre, autant de moments torrides pour nous démontrer les plaisirs de la table. En mélangeant, une légèreté comique et une mise scène digne des meilleurs Westerns, Tampopo est l’un des meilleurs films sur la bouffe que vous devez absolument voir.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Tampopo de Juzo Itami
Note
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