Bloody Territories
Titre original : Koiki Boryoku Ryuketsu no Shima
Titre français : Le Territoire du sang versé
Réalisé par : Hasebe Yasuharu
Année : 1969
Pays : Japon
Genre : Yakuza
Durée : 1h30
Interprété par
Akira Kobayashi
Ryoji Hayama
Tadao Nakamura
Hiroshi Nawa
Tatsuya Fuji
Yuriko Hime
Jiro Okazaki
Scénario : L’Organisation des clans de Tokyo vient de se dissoudre. Un seul clan entend poursuivre ses activités. Or depuis quelque temps, des bandes de voyous commettent des actes particulièrement violents, réduisant à néant les efforts de l’Organisation pour préserver la paix sur l’ensemble de la cité. Une Organisation de clans d’Osaka débarque à Tokyo en vue d’agrandir son territoire. Ils font régner la terreur…
Critique
Réalisé par Hasebe Yasuharu, responsable de l’excellent Black Tight Killers en 1966 ou encore Stray Cat Rock : Sex Hunter en 1970, Bloody Territories est un Yakuza-eiga classique.
Il appartient au domaine de ninkyo eiga, une sorte de troisième vague du genre, à côté du surréalisme de Seijun Suzuki et au code d’honneur d’un Fukasaku, ici Bloody Territories marque son appartenance au genre par différents points, comme la notion de sacrifice, celui du doute entre fidélité au clan et envie personnelle, celui du code d’honneur et des combats à l’arme blanche, loin encore de l’utilisation des armes à feu.
Le scénario du film est plutôt intéressant, en effet, Bloody Territories aborde la période de la fin des Yakuzas, avec comme ouverture du film, la dissolution des différents clans Yakuzas de Tokyo qui se reconvertissent dans des sociétés d’affaires, sauf un seul clan, le clan Oonagi, clan dans lequel Akira Kobayashi, interprète un yakuza fidèle à son maître.
Cette dissolution des divers clans formait auparavant le Kantu Sakurakai, un puissant lobby qui avait la main mise sur Tokyo.
Suite à la pression de la police, les Yakuzas ont du se résoudre à se dissoudre, mais un clan de l’ouest du Japon, nommé le Rengoukai, va tenter de profiter de cette dissolution pour faire main mise sur Tokyo.
Le clan Oonagi est donc le seul en course pour défendre son territoire, jusqu’à mourir pour le garder.
Dans Bloody Territories, les acteurs ne sont pas transcendants et jouent de façon classique sans jamais trop en faire.
Pourtant, Akira Kobayashi à tenu de bien grand rôle, mais ici, on sent qu’il ne joue pas au maximum de ses performances scéniques, surement dû à ce genre bien spécifique, contrairement à ses prestations dans des films de Seijun Suzuki par exemple.
Bloody Territories fait appel à de nombreux points importants qui font de ce film, un Yakuza eiga.
On retrouve des quartiers généraux blindés de Yakuza, les uns sur les autres, autour de leur maître, avec des « Aniki » à tous va, et de profondes admirations et respects pour leurs ainées.
On retrouve également les scènes de réconciliation entre gangs de Yakuza, autour d’une cérémonie bien particulière, et surtout le jeu, dans lequel les chefs de clans dépensent des millions de Yens pour montrer leur puissance, cela coute bien moins cher que la guerre.
Pourtant, même si les thèmes sont intéressants, Bloody Territories ne dépasse pas la routine du genre.
Même si il reste une tentative du genre considérable, il n’arrive pas à la cheville des chefs-d’œuvre du genre.
Cette même année, Fukasaku à l’aide de Tsurata Koji nous offrait un film bien plus puissant avec Le Caid de Yokohama.
Parlons tout de même de la musique du film, qui selon moins est très entrainantes et marque bien les scènes de ce dernier.
En conclusion, Bloody Territories est tout de même une bonne surprise, malgré quelques petites longueurs, néanmoins, c’est toujours un plaisir de retrouver l’ambiance du Yakuza eiga, le tout mené par un fatalisme dominant offrant une fin très noire et particulièrement inspirée.
Un film tout de même à voir, même si ce n’est pas l’un des meilleurs du genre.