L’Amour de l’actrice Sumako
Titre anglais : The Love of Sumako the Actress
Titre original : Joyû Sumako no Koi
Réalisé par : Kenji Mizoguchi
Année : 1947
Pays : Japon
Genre : Drame
Durée : 1h36
Interprété par
Tanaka Kinuyo
Tono Eijiro
Yamamura Sô
Senda Kikue
Senda Koreya
Scénariste : Yoda Yoshikata & Shindo Kaneto
Histoire originale : Noda Kogo
Scénario : Hôgetsu Shimamura, célèbre metteur en scène et professeur d’art dramatique, se propose de monter la pièce d’Ibsen La maison de poupée. L’école hésite. La pièce sera jouée en privé. Dans la rue, il est le témoin d’une scène de ménage. Une jeune femme Sumako, chasse son mari. Il l’aborde. Elle est actrice. Hôgetsu exulte. Il voit en elle une interprète idéale. Hôgetsu néglige sa famille, bien que sa fille, Haruko, doive se fiancer prochainement. Sumako répète sans relâche une scène de ménage. La pièce est jouée. Sumako obtient un énorme succès. Hôgetsu lui déclare sa flamme. Le mariage de Haruko est annulé…
Critique
Entre La Victoire du sexe féminin en 1946 et Les Femmes de la nuit en 1948, Kenji Mizoguchi réalise L’amour de l’actrice Sumako, un film adapté du roman d’Osada Hideo, qui adapté lui-même, l’histoire de l’actrice Matsui Sumako.
Ce film de Mizoguchi est l’un des plus beaux films de sa période des années 40 aux côtés du magnifique film de la même époque, Les Femmes de la Nuit
On peut voir au travers du film, une ressemblance avec un autre film du réalisateur, Contes des Chrysanthèmes tardifs, qui reprend à quelques exceptions, les mêmes schémas narratifs d’une description d’un univers théâtral par l’ascension d’un ou d’une interprète mélé(e) à une histoire d’amour impossible par les conventions de la société dans laquelle ils vivent.
Ici, dans L’amour de l’actrice Sumako, cet univers est transposé dans une époque beaucoup plus contemporaine, qui offre une autre dimension à ces questions et à cette thématique.
Avec L’amour de l’actrice Sumako, Mizoguchi met en place, une certaine parité entre l’homme et la femme, chose assez unique, au vu de la filmographie du réalisateur, pour qui, en général, la femme est souvent esclave de l’homme.
Dans ce film, Tanaka Kinuyo interprète l’actrice Sumako, pour qui la critique et les spectateurs vouent un véritable culte, même si en réalité, son metteur en scène et en même temps, son recruteur, reste le déclencheur qui a amené Sumako au sommet.
La confrontation habituelle des films de Mizoguchi de l’homme et de la femme et transposé dans une confrontation également habituelle chez le réalisateur, la tradition et la modernité, qui apparaissent ici, sous les traits d’un théâtre classique et moderne, d’un mélange de tradition orientale et occidentale et cet amusement à casser les codes du théâtre classique du Kabuki, un reflet en somme du film.
À l’image de la véritable actrice Sumako qui marqua l’histoire du Japon dans le domaine du théâtre, mais également de l’émancipation de la femme, L’amour de l’actrice Sumako offre une oeuvre formellement réussie, mais un script quelque peu trop court, mais qui manque de développement.
Mais on peut dire que L’amour de l’actrice Sumako est suffisamment important pour toucher le spectateur d’un côté formel et contextuel.
