Assembly
Compositeur : Wang Liguang | Scénariste : Liu Heng | Effets spéciaux : Ntana Key & Robert Luo
Critique
La guerre a sonnée avec Feng Xiaogang qui réalise The Assembly, un film de guerre se déroulant à l’époque de la bataille de Huai-hai en 1948 et je dois dire que j’étais très sceptique en insérant le DVD du film dans mon lecteur, car après avoir entendu beaucoup de mal sur le réalisateur suite à son erreur avec The Banquet, j’étais pessimiste sur le fait de passer un moment agréable en regardant The Assembly et pourtant, ce dernier fût au-delà de mes attentes, comme quoi parfois, il faut savoir forcer le destin sous peine de passer à côté de certaines œuvres, après avoir subi un mauvais exemple.
Alors, il est vrai que The Assembly fût annoncé comme étant « le film de guerre chinois numéro 1 au box-office local » et on se dit qu’avec cela, l’œuvre ne peut être qu’une sorte d’éloge patriotique, pourtant The Assembly réussit selon moi à s’écarter de cette image pour nous offrir un film plus poignant et plus humain.
Alors oui, c’est vrai, The Assembly fait la part belle aux Chinois et de leur dévouement à leur patrie, mais il est bien difficile de faire l’opposé avec une censure omniprésente dans ce pays, pourtant Feng Xiaogang arrive à réduire cette image patriotique au strict nécessaire pour obtenir l’aval de son pays et développe plutôt les relations humaines qui le compose, ici l’ennemi n’existe presque pas, ce n’est qu’une entité adversaire qui n’a jamais la parole, qui n’a quasiment pas d’identité et à vrai dire, celui-ci n’a pas vraiment d’importance, car le film tourne avant tout comme je l’ai dit, des relations humaines face à la guerre.
The Assembly est avant toute chose un drame humain dans lequel un petit groupe d’hommes et leur chef se battent pour leur pays, qui se serre les coudes les uns aux autres, qui tentent de prouver leurs valeurs, qui cherchent à montrer leur loyauté et qui avant tout sont face à un même destin qu’ils doivent assumer.
L’autre thématique du film est le devoir de mémoire, cet effort que chacun doit faire pour commémorer la vie de ceux qui se sont battus pour nous, qui ont sacrifié leurs existences pour un idéal commun, que tous se doivent de respecter, personnifié ici par l’unique survivant de cette bataille, le général Gu Zidi, qui même après celle-ci cherchera pendant des années les corps de ses compagnons tombés aux combats, devenus son unique but dans la vie.
Je suis sur que certains d’entre vous ayant vu ce film, n’ont pas vraiment accroché à la thématique soumise, car il est facile de penser que The Assembly est un film patriotique où les « gentils » Chinois sont les plus louables, respectueux de leur pays pour donner de l’émotion au peuple chinois et pourtant, si l’on regarde de plus près, des valeurs bien plus importantes se dégagent de l’œuvre et c’est çà qu’il faut retenir, car il serait dommage de rester à son apparence.
Du coté de l’interprétation, c’est convaincant, les acteurs chinois possèdent quelque chose de particulier dans leur jeu d’acteur et du coté technique, le film n’a rien à envié aux grosses productions américaines, la scène d’ouverture du film le prouve, avec sa photographie soignée, sa caméra à l’épaule qui donne une certaine nervosité à la scène, des effets pyrotechniques impressionnants, le tout soutenu par une bande-son de qualité et amplifié par un système de son 5.1, un vrai petit bonheur de cinéphile, qui n’a plus qu’à ouvrir ses yeux, capter l’énergie acoustique des scènes qu’il aperçoit et profiter de l’instant présent.
Au final, on retiendra le coté dramatique du film et l’aspect également technique de The Assembly, qui propulsent l’œuvre de Feng Xiaogang au dessus des productions habituelles de la Chine, c’est donc une excellente surprise que je ne regrette pas d’avoir vue et me garantit maintenant qu’il y a forcément du bon à attendre dans les futures productions du réalisateur après son erreur avec The Banquet, même si je dois avouer que je n’ai toujours pas eu le courage de vérifier par moi-même, la vérité au sujet de celui-ci.