The Customer is Always Right

Critique de The Customer is Always Right

Le réalisateur de The Customer is Always Right a fait l’effort de faire un film coréen qui sort des habituels carcans des productions médiatiques et rien que pour cela, il mérite qu’on s’attarde à son premier film sur le grand écran.

Humour, Thriller et drame à la fois

Il a réussi à créer un thriller, qui nous offre une grosse part d’humour noir et plus on avance dans le film, plus celui-ci prend une tournure dramatique. Cependant, les personnages douteux et la distance émotionnelle de la grosse partie du film, créer un mur pas forcément nécessaire entre le spectateur et ce qui se passe à l’écran. Et évidemment, il devient difficile d’accéder à ce film, tout le monde n’arrivera pas forcément à accrocher à ce The Customer is Always Right.

Visuel et photographie impressionnants

Ce qui nous interpelle dès le début de The Customer is Always Right, c’est la superbe photographie, un visuel assez impressionnant qui donne un certain éclat au salon de coiffure. Un salon dans lequel l’intrigue se déroule la plupart du temps. Le barbier est représenté tel un artiste dans son environnement de travail, au carrelage noir et blanc. On y trouve des portraits des anciennes générations de propriétairse du salon sur le mur et cela donne une certaine atmosphère de stérilité, surtout que Chang-jin, le barbier-coiffeur à une manie de l’hygiène et de l’ordre.

Le stéréotype du barbier

Il s’attache quotidiennement à organiser son salon, mais sa vie n’est pas aussi rangée qu’il le souhaiterait et le spectateur le ressent dès le début du film. Il représente le stéréotype de celui qui est prédestiné à se faire avoir et mener par le chantage. On le sent réservé et on apprend qu’il est responsable de la mort d’une fille suite à un « Hit & Run ». Le spectateur fatalement se détache de son destin.

Le chanteur du salon de coiffure

C’est alors qu’un second personnage rentre en scène, Yang-gil et par conséquent, The Customer is Always Right devient amusant à voir. Cet homme qui va s’amuser à faire chanter notre coiffeur. C’est le portrait typique d’un gangster, une prestance incroyable, un caractère sombre et cynique, on ne sait pas qui il est ni d’où il vient, mais on sait qu’il est là. On apprendra finalement son origine qu’à partir du moment où un détective privé enquêtera sur lui et c’est là que l’ingéniosité du film entre en jeu.

Utilisation de l’intertextualité

L’intertextualité n’est pas une chose absolument nouvelle dans les films coréens, puisqu’ils font souvent des allusions à d’autres œuvres cinématographiques coréennes. Cependant, dans The Customer is always right, c’est amené à un niveau d’intensité supérieur. En effet, l’insertion de clips du film Green Fish à travers le film de Oh Ki-Hyeon sont des scènes d’origine de celui-ci et ainsi le personnage de Kim Yang-gil se confond peu à peu avec la vraie individualité de Myeong Gye-nam et du rôle qu’il tenait dans Green Fish. Je n’irais pas plus loin dans l’explication afin de ne pas spoiler plus que cela.

Une interprétation trop théâtrale ?

Il est vrai qu’on ne peut nier le fait que l’interprétation semble tirée d’un jeu théâtral. Par contre la bande-son colle admirablement à l’ambiance du film. On peut également regretter que le manque d’épaisseur de certains personnages comme Seong Hyeon-ah, qui n’est là que pour apporter une touche féminine au film. Mais aussi Lee Seon-gyun qui n’est pas mis en avant, même si celui-ci possède quelque chose de mystérieux et offre un tournant à l’histoire.

Un twist intéressant

L’usage modeste de l’humour noir et l’explication finale sont plutôt intéressants. Il y a de nombreux twists, de belles allusions, qui vont jusqu’à inclure le titre du film lui-même. À la fin, il devient aisé de recoller les morceaux ensemble, même si certains éléments restent quelque peu obscurs.

Une belle réussite pour un premier long-métrage

Au final, The Customer is always right est assez intéressant dans sa manière d’approcher son intrigue qui plus est, soutenue par un visuel travaillé. On peut dire qu’il s’agit d’une belle réussite pour ce premier métrage du réalisateur Oh Ki-hyeon et qu’on ne peut s’empêcher de penser que son prochain travail sera d’une qualité encore plus grande. Cela risque de nous promettre un film de bonne qualité. Une chose est sure, The Customer is always right n’est pas adapté à tout le monde, mais il est facile de lire entre les lignes de celui-ci pour apprécier le travail du réalisateur, son côté unique et fascinant.