Young Yakuza

Young Yakuza
2007 | Japon/France | Documentaire | 99 mins | Un documentaire de Jean-Pierre Limosin
Scénario : La violence juvénile ne fait que progresser dramatiquement au Japon depuis une dizaine d’années. Naoki, 20 ans, a éét pris dans ce mouvement. Il a cumulé tous les échecs, scolaire , professionnel et personnel. Il y a peu de temps, Naoki a été tenté de vivre sa délinquance, au désespoir de sa mère. Celle-ci, sur les conseils d’un ami, va confier son propre fils à la mafia japonaise pour une année. Ensuite, il appartiendra à Naoki de choisir vraiment entre l’ombre et la lumière…

Critique

Faire un documentaire sur le monde des Yakuzas, comment est-ce possible ? Intrigué, je me suis tout de même laissé imaginer que c’était possible en sachant tout de même que Young Yakuza fût réalisé par Jean-Pierre Limosin, auteur déjà d’un bon documentaire sur le réalisateur Takeshi Kitano, je me suis donc dit que celui-ci devait valoir le coup.L’idée était tout de même incroyable, filmer des Yakuza de l’intérieur, c’est comme qui dirait le rêve de tout amateur de cinéma Japonais qui se respecte ayant vu quelques films de Yakuza, en passant de Fukasaku à Kitano et autres films de la Nikkatsu des années 60-70.A vrai dire, je pensais déjà arriver à voir la réalité de ce monde, mais finalement le monde des Yakuza tel qu’il est montré dans les films ne reflètent pas complètement ce qu’il est exactement.Malheureusement, on déchante rapidement en voyant les premières minutes de ce Young Yakuza, en effet ici, point de fusillade, ni même d’un simple flingue trainant sur une table, de petits doigts coupés, de franchissement de la ligne de la légalité, pas même une petite gerbe de sang.Triste et pourtant c’est bien le cas, car à la demande du chef Yakuza que l’on suit du début à la fin, celui-ci ne souhaite pas afficher certaines choses et donc nous montrer le coté public de la devanture de son organisation.

On ne peut donc pas considérer Young Yakuza comme un réel documentaire qui par définition ce veut être 100% réaliste.Ici, on ne verra que de simples moments furtifs de leur quotidien et ne rendra compte que de l’esprit Yakuza, celui d’accepter d’être dirigé par un homme, par ses principes.Mais finalement, on se rend compte que Young Yakuza ressemble plus à un film réaliste qu’un documentaire remplit de véracité.En effet, le film et j’emploie bien le terme « film » n’est que succession de scènes parfois intéressantes, mais la plupart du temps fabriquées.Ces scènes de recherches d’un membre apprenti venant de quitter le groupe et finalement laissé à sa fuite sans le rattraper sous prétexte de belles paroles de ne pouvoir empêcher quelqu’un qui ne veut pas ou bien encore certains dialogues prémédités ou autres sur jeu et envolés lyriques du chef Yakuza durant ses sorties, qui se prend ici pour une star du cinéma, très souligné par les arrêts des passants dans la rue à son approche.Malgré tout, Young Yakuza réussit à faire prendre la mayonnaise, car même si l’on sait qu’on nous montre qu’une certaine vision quelque peu tronquée du monde des Yakuza, on s’y intéresse, car on y aperçoit certaines vérités comme le fait qu’un clan Yakuza n’est pas une affaire pleine d’argent, mais bel et bien une société qui connait la crise, ses problèmes d’argents, de confiances, de recrutement, de procès et de prison.

On apprend également dans Young Yakuza que cette organisation est régie par un grand nombre de codes, d’une structure hiérarchique importante et qu’un Yakuza n’est pas forcément celui qu’on imagine.D’ailleurs, cela nous est bien montré, lorsqu’on suit cette nouvelle recrue qui demande s’il a vu tous les membres du clan et s’il n’y a pas d’autres Yakuza à l’air méchant qui rodent à quoi on lui répond que « non, pas vraiment ».Puis on y voit tout de même cette prise de conscience du monde qui change autour d’eux, il devient de plus en plus dur de trouver de l’argent et de faire valoir le rôle.Comme ils disent, autrefois les commerçants faisaient appel aux Yakuzas pour leur protection plutôt qu’à la police, aujourd’hui, c’est le contraire et qui plus est, on les refuse de certains endroits publics via des stickers placés en façade des bâtiments publics.Au final, Young Yakuza est une fiction réaliste et non pas un vrai documentaire, en même temps, un vrai documentaire sur le monde des Yakuzas n’arriverait pas jusqu’à nos écrans.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Young Yakuza de Jean-Pierre Limosin
Note
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