Vivre dans la peur

Vivre dans la peur Cover

Titre anglais : I Live in Fear : Record of a Living Being
Titre original : Ikimono no kiroku
Autre titre : Si les oiseaux savaient
Réalisé par : Akira Kurosawa
Année : 1955
Pays : Japon
Genre : Drame
Durée : 95 mins

Interprété par

Mifune Toshiro
Shimura Takashi
Chiaki Minoru
Watanabe Atsushi
Fujiwara Kamatari
Ueda Kichijiro
Shimizu Masao
Negishi Akemi
Miyoshi Eiko
Sengoku Noriko

Compositeur : Hayasaka Fumio & Sato Masaru
Scénariste : Kurosawa Akira & Hashimoto Shinobu

Scénario : L’industriel Nakajima, chef de famille fortuné, est obsédé par la menace atomique. Il souhaite vendre tous ses biens et s’exiler au Brésil pour se protéger. Dans cette intention, il retire tout son argent de la banque et cherche à vendre son usine.

Critique

Entre Les Sept Samourais en 1954 et Le Château de l’araignée en 1957, Akira Kurosawa nous plonge dans un drame sur le thème de la bombe nucléaire, un thème très peu employé par le cinéaste qu’il réutilisera 36 ans plus tard avec son film Rhapsodie en août.

Vivre dans la peur intervient après une période assez productive du réalisateur, qui vient juste de produire quatre films, quatre chefs-d’œuvre, Rashomon, Vivre, L’idiot et Les Sept Samourais et il est vrai qu’à côté d’eux, il fait triste mine malgré des qualités autant formelles que fondamentales.

Vivre dans la peur image 1

Le scénario tourne autour de Kiichi Nakajima, un riche industriel devenu paranoïaque de la bombe atomique.
Chaque jour, il panique à l’idée de potentielles menaces et décide de tout plaquer pour s’exiler avec sa famille au Brésil, dans une vieille ferme, où selon lui, il sera à l’abri.

Mais sa famille n’est pas du même avis, et ira devant les tribunaux pour tenter de faire valoir leur plainte, celle de juger Kiichi Nakajima comme non-responsable de ses actes et donc devant être mis sous tutelle.

Vivre dans la peur image 2

Vivre dans la peur met ainsi l’accent sur cette perpétuelle crainte de mourir, cette menace invisible qui plane au dessus de nos têtes, à l’image d’un autre titre du film, Si les oiseaux savaient, comme si cette menace était oubliée de tous.
Il est vrai qu’ici, Kiichi est tout simplement paranoïaque, mais cache une profonde peur humaine, celle de l’inconnue, de la variable incontrôlée, une peur qui habite littéralement le bonhomme.

Mifune nous offre ici une prestation remarquable, très éloignée de ses habituels rôles, toujours aussi énergique et fougueux, sous les traits plus marqués d’un vieillard, qui plie sous le poids de l’angoisse dont il est imprégné.

Certes, on peut dire que Mifune surjoue quelque peu, mais l’interprétation d’un rôle entre la folie et l’être conscient n’est pas une chose aisée, même pour un acteur de sa trempe.

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Il est vrai que la réalisation de cette œuvre laisse un peu sur sa fin, même si elle est loin d’être mauvaise, elle apparait beaucoup trop classique et d’un immobilisme relatif sous l’apparence de plan fixe, contrairement à ses cadrages nerveux de ses précédentes œuvres cinématographiques.

Ici, le but réside dans un cadrage poussif du visage de Kiichi ou de plans larges à l’image des mouvements de panique, en plus d’un gros travail sur la lumière et d’une musique inspirée de Hayasaka Fumio.
On peut également reprocher au film de ne pas dévoiler complètement la cause de cette peur qui vit au travers de Kiichi et nous empêche parfois de le comprendre.

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Vivre dans la peur demeure donc l’un des films mineur du cinéaste, il représente davantage une curiosité pour les fans qui seront tout de même un peu dépaysé, mais nous offre ici une belle leçon d’humanité, un thème que l’on retrouve dans de nombreux films du maître.
Une œuvre qui reste tout de même de bonne facture, mais qui n’a pas rencontré tous le mérite qu’on peut lui porter.

Ma note pour ce film : 7/10

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Vivre dans la peur de Akira Kurosawa
Note
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