Le Repas
Titre anglais : Repast
Titre original : Meshi
Réalisé par : Naruse Mikio
Année : 1951
Pays : Japon
Genre : Drame
Durée : 95 mins
Interprété par
Hara Setsuko
Kobayashi Keiju
Shindo Eitaro
Uehara Ken
Sugi Yoko
Kazami Akiko
Sugimura Haruko
Hanai Ranko
Nakakita Chieko
Urabe Kumeko
Compositeur : Hayasaka Fumio
Scénario : Michiyo et Hatsunosuke forment un couple désabusé habitant un quartier ordinaire d’Osaka. La visite d’une nièce, Satoko, va perturber son mariage. Michiyo retourne à Tokyo pour réfléchir à son mariage.
Critique
Entre Le Fard de Ginza en 1951 et L’Eclair en 1952, Mikio Naruse réalise un film intitulé Le Repas, un portrait d’une femme au foyer qui s’ennuie au quotidien et de la vie qu’elle mène avec son mari, un homme d’affaires ne gagnant pas de grosses sommes et souvent plus intéressé par ce qu’il y a dans son assiette que par son épouse.
Nous allons donc suivre au cours du film, ce couple dont la vie va être chamboulée par l’arrivée de leur nièce, une jeune fille qui vient de fuguer de chez elle pour échapper à un mariage forcé et qui va jouer un rôle important au sein du couple.
En effet, cette dernière est plutôt aguicheuse et ne va pas manquer d’appliquer son talent de charmeuse auprès de Hatsunosuke, le mari de Michiyo, qui va devenir peu à peu jalouse jusqu’à même vouloir quitter Osaka pour Tokyo et retrouver sa mère.
Naruse s’attache à dépeindre la vie de cette femme, à décrire ses personnages et leur comportement avec minutie, reflet de la vérité et de la difficulté de la vie au quotidien d’une nation en pleine restructuration à l’époque d’après-guerre.
Naruse développe ainsi cette sensation de lassitude qui règne dans ce couple banal, insistant sur les petits tumultes de ce dernier pour mieux les faire exploser, de cette femme littéralement emprisonnée dans son rôle de femme au foyer, enviée par ses copines, qui ne mesure pas dans quelle prison elle est enfermée.
Et c’est bien en la personne de la nièce frivole, que le couple va être bouleversé, le mari retrouvera la passion des premiers jours et Michiyo elle, retrouvera l’insouciance des années passées.
Le Repas nous montre également une société dans laquelle les hommes délaissent leurs femmes au profit du travail et où les femmes sont toutes considérées comme des boniches, l’image typique de la femme au foyer dans un quotidien désabusé.
Certaines séquences du film sont simplement excellentes, mélange de doute, d’anxiété et de frustration, magnifiquement personnifié par Michiyo, interprétée par Hara Setsuko, sans oublier l’interprétation de Uehara Ken et de Shimazaki Yukiko.
Dans son ensemble, Le Repas reste correct, avec une mise en scène stricte, sans user de nombreux travellings et plan-séquence, accompagné d’une élégante bande sonore pour soutenir les passages clés, un élégant portrait de femme, un film libre dans un monde de contraintes, merveilleux exemple du mimétisme technique qui a fait sa réputation.
Ma note pour ce film : 7,5/10
