The Stranger Within a Woman

The Stranger Within a Woman

Producteur : Kaneko Masakatsu & Fujimoto Sanezumi | Compositeur : Hayashi Hikaru | Scénariste : Ide Toshiro | Directeur artistique : Chuko Satoshi | Monteur : Ohi Hideshi | Directeur photo : Fukuzawa Yasumichi | Réalisateur assistant : Kawanishi Masayuki

Critique

Après son film Tourments en 1964, Mikio Naruse s’attelle à son avant-dernier projet, un projet singulier puisqu’il se place en total décalage avec les habituelles routes que suit le cinéaste dans la réalisation.En effet, The Stranger Within a Woman est un drame policier, contrairement à ses habituels drames sociaux.Je ne suis pas actuellement encore assez proche des œuvres de Naruse pour la comparer à ses autres films, cependant, je peux facilement en déduire suite à mes diverses lectures à son sujet et notamment suite au visionnage de son film Le Repas, que The Stranger Within a Woman se place complètement dans un nouveau cadre où les acteurs mènent la réussite du film, dans un univers sombre et pesant.

Autant le dire tout de suite, The Stranger Within a Woman est une réussite dans le domaine du drame, mais également dans le domaine du film policier.Naruse à déjà montré sa maitrise des couleurs noires et blanches dans ces films des années 60 et ici, on retrouve le même travail, en plus d’un scénario-choc, surement le scénario le plus choquant que Mikio Naruse est mis en scène. Avouons-le , il est tout de même difficile de réellement classifier The Stranger Within a Woman, entre une ambiance pesante et enfermée à la manière d’un polar à huit clos d’un Kurosawa comme High & Low, tout en mariant une bonne ambiance de vie japonaise.Avec ces hommes typiques des salarymens, en pantalon noir, costume et chemise blanche, fatigué de leur journée de travail, rentrant chez eux après avoir bu un verre, auprès de leur femme soucieuse, aux petits soins avec lui et ces enfants en short, mignons dans leur attitude, symbole d’une génération insouciante.Mais The Stranger Within a Woman est également un reflet de la nouvelle vague du cinéma japonais, tournant autour de la difficulté à cacher un terrible secret, à braver les codes de la société japonaise, à dissimuler les pires secrets à tous, en passant de sa femme à son meilleur ami, jusqu’à effectivement la société tout entière.

En effet, The Stranger Within a Woman tourne autour d’un mystère, découvrir l’identité du meurtrier et les motivations de ses actes.De ce coté-ci, Mikio Naruse réussit à découper son film pour en faciliter sa compréhension avec une première partie très polar, où une famille apprend le meurtre de la femme de leur ami d’enfance avec une enquête policière qui commence puis on approche de la seconde partie où l’on découvre l’identité du tueur.Une chose pas très habituelle, puisque généralement, l’identité du criminel est souvent dévoilée au tout dernier instant du film, or là, Mikio Naruse choisit cette voie pour mieux intégrer sa troisième partie, véritable passerelle entre le polar et le mélodrame pour s’orienter vers le drame social, celui de Tashiro et de sa femme.

Tourné en noir et blanc, Mikio Naruse fait usage de magnifiques contrastes avec une mise en scène en retenue.L’interprétation de Mihashi Tatsuya et de Aratama Michiyo sont tout simplement superbes en plus d’y incorporer un score intéressant entre pistes dignes des meilleurs polars et plus orienté mélodramatique.Le montage est impeccable, le style est minimaliste, The Stranger Within a Woman est réussi tout simplement, reste maintenant aux spectateurs de faire l’effort de se procurer ce film, qui, de mémoire, ne doit pas exister en version Zone 2.Mais une chose est sure, heureusement qu’une version Zone 1 existe (un bootleg en réalité), qui plus est de très bonne qualité, pour avoir la chance de voir cette œuvre comme à l’habitude, remarquable avec Mikio Naruse.

Résumé

Auteur

Maxime Grave

Date de la critique

2009-12-05

Titre du film

The Stranger Within a Woman de Mikio Naruse

Note

4