The Passenger

Critique
Disponible chez Spectrum Films, The Passenger n’est pas un film facile à apprivoiser. Il est pour chose sure, adressé à un public averti et cinéphile, habitué à voir du vrai cinéma et non du divertissement en vidéo. À partir de là, le film de François Rotger pourra en happer plus d’un à travers cette histoire finalement assez banale, mais découpée de manière bien particulière dans une atmosphère étrange et presque surnaturelle.
Comme dit précédemment, l’histoire de The Passenger est en somme toute simple. Un jeune homme est chargé de retrouver un traître ayant dérobé une forte somme à un gang de Yakuza. Ce jeune homme est le petit ami de la fille de ce collaborateur des Yakuzas s’étant fait piqué l’argent. Rien de bien compliqué. Cependant, là où le film se corse, c’est dans sa forme. Dès les premières scènes, on y voit des chiens de courses accélérer dans une piste, quasiment en boucle sans savoir réellement pourquoi. Peut-être pour nous mettre en parallèle, la vie animale et la vie humaine. Dans un monde où l’amour se mêle et parfois se confond avec la violence, The Passenger nous montre, ces passages inquiétants et silencieux, entre instants de grâce et violence.
Lorsqu’on rentre en détail dans la vie des personnages, on y découvre, Kohji, un japonais tête brulé, faisant l’amour à une lycéenne, fille d’un Yakuza ou tout du moins, travaillant pour les yakuzas. Pour mener à bien la conquête de cette fille, Kohji sait qu’il va devoir prouver son dévouement et c’est pour cela qu’il ira au Canada pour mener à bien sa mission.
Du côté de la mise en scène de The Passenger, il faudra vous accrocher. C’est elliptique, quasiment mutique et surtout maitrisé. L’ambiance est froide, carrément glaçante. Et que celle-ci se déroule au Japon, civilisation d’un temps figé sur les visages ou au Canada, où le froid omniprésent renvoie une certaine image d’une beauté parfaite.
Les acteurs sont saisissants, notamment Gabrielle Lazure, impeccable dans son rôle de femme névrosée et affolée de perdre sa jeunesse. Cependant, on pourra se retrouver sur notre faim, sur une impression étrange d’avoir vu quelque chose en manque de finalisation et teintée d’hésitation. On aurait aimé voir quelque chose de plus tranchant. Mais il semblerait que cela soit une constante, chez les réalisateurs français qui décident de tourner au Japon, il n’y a qu’à voir un certain Limosin ou Assayas. À réserver aux vrais cinéphiles qui seront sans doute, sous le charme de cette œuvre à part. Mention spéciale à la bande-son du film.




