The Beast Stalker
Chorégraphe : Stephen Tung | Compositeur : Henry Lai | Cascadeur : Bruce Law
Critique
Après son film Storm Rider : Clash of Evils que je soupçonne d’être mauvais sans même l’avoir vu, Dante Lam réalise un policier dramatique avec The Beast Stalker qui tente de renouer avec ses débuts dans la réalisation, une époque riche en polars et de l’apogée des studios de la milkyway, une période durant laquelle le réalisateur nous avait offert Beast Cops en 1998, qui avait réussit à bouleverser son monde et depuis, il avait laissé son imperméable de réalisateur de polar au placard, pour nous pondre des comédies sans saveur comme Tiramisu en 2002, finalement le revoilà donc derrière la caméra pour un polar intitulé The Beast Stalker, après avoir échoué avec Sniper, beaucoup trop polémique par l’apparition d’Edison Chen, qui avait réussi à s’attirer les foudres de Hong-Kong pour l’avoir impliqué dans un scandale érotique.
C’est donc finalement dans ce qu’il sait faire de mieux que Dante Lam revient, le polar/thriller urbain, avec ce Beast Stalker qui n’est pas trop mal, même si je n’ai pas réussi à totalement y adhérer, pourtant dans le paysage des productions HK actuelles, on ne peut en demander plus et la scène d’ouverture prouve déjà d’une certaine qualité en nous montrant la ville de Hong-Kong sous une beauté certaine et une sorte de nostalgie, car à force de voir des films de Hong-Kong, on commence à aimer cette ville, à la connaitre et à la reconnaitre, on en devient presque citoyen de celle-ci, n’ayant pourtant jamais mis les pieds là-bas.
Une fois passée cette scène de The Beast Stalker, Dante Lam réussit à nous accrocher à l’écran, on sent une certaine pression monter, on ressent la tension des protagonistes, c’est palpitant et ça s’enchaine vite, très vite pendant une dizaine de minutes et puis malheureusement, ça redescend sans retrouver cette sensation du début.
The Beast Stalker est graphiquement intéressant, notamment sur les teintes grises utilisées et un certain grain apporté à l’image, le tout filmé caméra à l’épaule, qui donne une ambiance assez particulière, le souci vient de son coté surement trop sage, car certes on y voit de l’action, mais trop bien contrôlé, on ne retrouve plus cette hargne qu’il y avait dans les films de Hong-Kong, il y a 10 ans, le genre de film, où l’action vous faisait brillez des yeux, vous faisait sautiller sur votre canapé, vous procurait une émulation à vouloir vivre comme eux, ceux qu’il entreprenait, ces héros sans peur, capable de tout.
Ici, une jeune fillette se fait kidnappée, se fait menacer de se faire couper un bras, d’être jetée dans le vide pourtant celle-ci s’en sort indemne, je n’en dirais pas plus sur la scène finale, qui selon moi reste encore bien trop dans les conventions sociales d’aujourd’hui, dans un carcan trop restreint, on ne retrouve plus cette exubérance, que l’on retrouve même encore quelques fois chez les Coréens, mais bien rarement dans les actuelles productions de Hong-Kong.
Du coté de l’interprétation de The Beast Stalker, Nicolas Tse est correct, mais ne m’a pas réellement convaincu, même si celui-ci a gagné en maturité à ne pas en douter, par contre, Nick Cheung lui, interprète de façon concrète le rôle de « la bête », ce kidnappeur perdant peu à peu la vue et qui finalement cherche à aider sa femme, un personnage torturé, intéressant à suivre, par contre du coté du scénario, celui-ci est parfois construit de manière bizarre et fait souvent douter de la qualité de ce dernier.
Au final, malgré ses défauts, The Beast Stalker est correct, divertissant, mais ne renoue pas avec la grande époque des polars et policier de Hong-Kong, par contre, comme indiqué précédemment, ce n’est pas non plus le bon moment pour cracher sur ces actuelles productions, même si on aurait bien évidemment aimé retrouver cette fabuleuse époque où les films de Hong-Kong nous faisaient rêver.
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