Take Aim at the Police Van
Scénaristes : Shinichi Sekizawa & Kazuo Shimada
Critique
Second film du coffret Nikkatsu Noir de chez Eclipse, Take Aim at the Police Van est l’un des premiers films de Seijun Suzuki pour la Nikkatsu, même si celui-ci avait déjà à son compte, une douzaine de films, car Take Aim at the Police Van est un petit film chez le réalisateur, néanmoins une œuvre assez solide dans l’ensemble.Dans Take Aim at the Police Van, un camion de police transportant des prisonniers est attaqué très tôt dans la première partie du film.Certains prisonniers et gardiens se font tuer lors de cet assaut, cependant le gardien de prison Daijiro Tamon, interprété par Michitaro Mizushima est tenu comme responsable de cet incident.En tant que punition, il obtient six mois de suspension qu’il considère rapidement comme une période de vacance.Cependant, Tamon est ennuyé par certaines choses qu’il a aperçu lors de l’incident, notamment un nom dessiné dans la poussière des vitres du camion par un prisonnier nommé Goro, interprété par Shoichi Ozawa et l’apparition d’une mystérieuse femme non loin du lieu de l’incident.En travaillant avec des indices très minimes, Tamon utilise son temps libre pour mener l’enquête sur cet incident et devient encerclé par le monde criminel, qui suit son enquête de très près.
Take Aim at the Police Van est davantage un film d’enquête qu’un vrai film policier et d’action.Le rythme y est assez lent, ce qui donne une impression de mystère, d’ailleurs on y retrouve une scène entre Tamon et un autre personnage, sur les différences entre les enquêtes américaines et japonaises.Le réel intérêt du film n’est pas vraiment le scénario, mais plutôt la manière dont le film est conçu, d’ailleurs on ne pouvait pas en attendre moins de Seijun Suzuki, qui avec Take Aim at the Police Van nous offre un visuel très luxuriant, même si pourtant Suzuki a développé selon lui, sa signature cinématographique avec Youth of the Beast en 1963, car à vrai dire, il y a plusieurs choses uniques dans Take Aim at the Police Van, incluant l’attention portée au jeu de symétrie et d’asymétrie, de premier plan et d’arrière-plan dans la composition de ses scènes ainsi que l’usage de multiples flashbacks qui font partie de la signature visuelle de Suzuki Seijun.
Malgré un rythme assez lent, le film contient un bon nombre de séquences d’action, incluant un superbe final dans une station de train avec de rapides séquences pour donner une intensité visuelle plus importante et donner de l’action.Par exemple, cette récurrente scène d’un sniper visualisant la route à l’aide de la lunette de son fusil, ces scènes sont filmées à travers le point de vue du sniper, bougeant de droite à gauche en faisant une pause sur chaque panneau signalétique de la route qu’il nous dévoile, une séquence utilisée tout au début de métrage, et réutiliser deux ou trois fois au court du film entier.Shigeyoshi Mine qui s’occupait de la photographie dans A Colt is My Passport, Gate of Flesh et Tokyo Drifter de Seijun Suzuki est également présent dans Take Aim at the Police Van.Comme on pouvait s’y attendre, sa photographie en noir et blanc est très riche et sa manipulation de la lumière et de l’ombre permet de créer une ambiance noire très intelligente.Cependant, du coté négatif de la chose, on y aperçoit certaines tonalités de gris mal étudié et la qualité du matériel de base de Take Aim at the Police Van est moins bon que les autres films présents dans le coffret Nikkatsu Noir.Au final, un Seijun Suzuki intéressant, mais pas aussi fabuleux que ses futures productions telles que Tokyo Drifter.
httpv://www.youtube.com/watch?v=BhTbyQkNfEE
