Stray Cat Rock : Female Boss
Titre original : Nora-neko rokku : Onna Bancho
Autre titre : Stray Cat Rock : Delinquent Girl Boss
Réalisé par : Hasebe Yasuharu
Année : 1970
Pays : Japon
Genre : Exploitation
Durée : 81 mins
Interprété par
Kaji Meiko
Wada Akiko
Wada Koji
Himari Yuka
Koiso Mari
Ken Sanders
Fuji Tatsuya
Producteur : Ijima Tadashi
Compositeur : Suzuki Kunihiko
Scénariste : Nagahara Shuichi
Directeur artistique : Saito Yoshio
Monteur : Suzuki Mitsuru
Directeur photo : Ueda Muneo
Planning : Sasaki Shiro
Scénario : Lorsque qu’un groupe de femmes prend le pouvoir face aux hommes, la guerre est déclenchée.
Critique
Entre Boulevard des Chattes Sauvages en 1970 et Female Prisoner Scorpion : 701’s Grudge Song, Hasebe Yasuharu réalise le premier opus de la série des Stray Cat Rock, intitulé Stray Cat Rock : Female Boss, dans lequel on retrouve la belle Meiko Kaji qui ici, interprète l’un de ses premiers rôles connus, cette actrice qui jouera longtemps après, la femme fatale durant une grande partie de sa carrière.
Stray Cat Rock : Female Boss fut pour elle l’occasion de se montrer, même si ici, Meiko Kaji ne tient que le second rôle, dans l’ombre de Wada Akiko.
Certes, on se demande pourquoi Meiko Kaji n’a pas ici, était mise plus en avant, à l’opposé de Wada Akiko, qui interprète une femme qui ressemble fortement à un homme, une voix rauque et un physique imposant, le film va pourtant tourner autour d’elle, engageant dès le début du film, une rivalité avec les hommes au coin d’un carrefour.
Dans Stray Cat Rock : Female Boss, Wada Akiko deviendra la chef d’un groupe de femmes, qui combattent la pression masculine par tous les moyens, pour que Tokyo reste une ville où les femmes peuvent s’épanouir, considérées comme équivalente aux hommes.
Au départ, on ne sait pas bien pourquoi ces femmes errent dans cette ville, mais on les voit tenter de régler leur compte avec d’autres femmes en plein jour, jusqu’au moment où les hommes débarquent pour jouer les gros bras et montrer qu’ils sont les plus fort, digne représentants du machisme du film d’exploitation.
Les studios de la Nikkatsu cherchent à cette époque à faire un maximum de bénéfice pour survivre et laisse donc le libre au court à l’imagination du réalisateur, qui ne manquera pas de faire du film, une série à part entière composée de cinq épisodes, et montre déjà son talent en tant qu’artisan du cinéma des années seventies, un cinéma sans prise de tête, sympathique, mais malheureusement vide de sens et parfois d’internet.
Stray Cat Rock : Female Boss est loin de faire honneur au cinéma du genre, loin d’autres films du genre de cette époque, comme les films de Norifumi Suzuki et la série des Sasori, qui sont bien plus interessants visuellement et bien plus poussée dans le concept de la femme rebelle qui cherche à se venger d’une société profondément ancrée dans le machisme ambiant.
Stray Cat Rock : Female Boss fait donc pale figure, composé d’un scénario bien trop simpliste en cherchant à remplir un vide bien présent durant 80 minutes, composé entre autres d’un groupe de chanteurs qui ressemblent aux Beatles ou d’un tour de moto qui n’en finit pas, d’une réalisation changeante, entre les scènes de chansons très brouillonnes, usant d’un découpage classique et de plans en contre-plongée, dans un univers urbain pas si violent que cela, puisqu’ici, on aperçoit que très peu de tortures et en plus de cela, hors champ.
On ne peut pas dire que Stray Cat Rock : Female Boss fait honneur au genre.
Heureusement, que le film arrive tout de même à nous sortir des moments pas trop mal, mais Hasebe Yasuhiro n’est vraiment pas allé au bout de sa transgression des codes du polar et ce n’est donc pas un film à recommander pour les amateurs du genre, puisqu’il faudra attendre des réalisateurs comme, Fujita Toshiya ou Ito Shunya, pour voir une véritable révolution dans le domaine.
Le mérite du film est certainement d’avoir lancé la carrière de Meiko Kaji.
