Scandal
Autres Titres : Shubun
Réalisé par : Akira Kurosawa
Année : 1950
Pays : Japon
Durée : 1h44
Interprété par
Mifune Toshiro
Shimura Takashi
Hidari Bokuzen
Ueda Kichijiro
Shimizu Masao
Chiaki Minoru
Sengoku Noriko
Himori Shinichi
Masuda Junji
Compositeur : Hayasaka Fumio
Scénariste : Kurosawa Akira
Scénario : Un peintre de renom rencontre, en pleine campagne, une célèbre cantatrice dont il tombe amoureux. Mais leur idylle est photographiée par un journaliste; dès lors, elle va faire les gros titres des journaux…
Critique
Voilà une œuvre d’Akira Kurosawa que je m’étais gardée en réserve, tout simplement parce que le réalisateur que j’adule tant n’est plus de ce monde, et qu’il faut à présent se délecter de chaque œuvre qu’il me reste à voir de cet incroyable réalisateur.
Je m’attendais à un Kurosawa bien moins imposant que les autres films de ce monsieur, Scandal étant réalisé entre deux œuvres majeures, Chien Enragé et Rashomon, je me suis dit que Scandal devait être un film en quelque sort « Bouche trou« .
Pourtant, Scandal a de quoi plaire, il reste simplement à se laisser emporter par l’univers si particulier du réalisateur.
Scandal n’a pas obtenu le succès mérité, tout comme L’ange Ivre et le Duel Silencieux, contrairement à Rashomon qui avait attiré à cette époque tous les rayons de gratitudes au plan international, laissant quelque peu les autres titres dans l’ombre.
Bien sûr, il faut reconnaitre que Scandal est tout de même un niveau en dessous de ses chefs d’œuvres, mais il en reste tout de même remarquable.
Le sujet du film est assez peu banal, puisqu’il s’agit de la presse.
Le film tourne autour de deux personnages, puis un troisième au cours de celui-ci, un peintre de renom, interprété par Toshiro Mifune (à l’époque où celui-ci avait encore des traits du visage simples et très jeunes) et d’une chanteuse très connue interprétée par Shirley Yamaguchi Yoshiko qui se rencontrent sur le bord d’un chemin de montagne.
Ichirô Aoye, interprété par Toshiro Mifune, peint les montagnes, et Shirley Yamaguchi Yoshiko, elle arrive de la route en chantant magnifiquement.
Une fois arrivée au niveau du peintre, elle se tait, et découvre qu’il sera difficile de grimper en haut des montagnes, le bus ne passant que dans 3 heures.
Ichiro Aoye va alors décider de l’amener jusqu’à sa destination, et c’est à partir de là que le scandale va commencer.
Un paparazzi va réussir à prendre une photo des deux jeunes gens au balcon de la chambre de la chanteuse dans laquelle le peintre s’y trouvait uniquement pour faire la conversation.
L’affaire va prendre de l’ampleur et annoncer partout le nouveau couple formé entre le peintre Ichiro Aoye et la Chanteuse.
Et c’est là que le personnage, avocat, interprété par Takashi Shimura, arrive en scène.
Takashi Shimura est dans ce film, l’image du personnage faible, facilement en proie à la corruption, dont sa fille tuberculeuse lui renvoie sa propre désintégration.
Takashi Shimura devient à la surprise du spectateur, le héros principal du film, le point de vue change, le film devient déséquilibré, comme à l’image de ce personnage.
Le ton employé et les dialogues sont bien ceux de Kurosawa, pourtant il manque quelque chose, un grain de profondeur comme se fût pour les autres films.
Pourtant, certaines scènes sont grandioses, notamment la scène de la petite fille mourante.
Également, la scène où Toshiro Mifune revient avec un énorme sapin de Noël en moto, avec tous les enfants du quartier, le suivant en courant.
En Conclusion, Scandal est un film de Kurosawa, aucun ne doute là-dessus, pourtant il est tout de même en dessous d’un cran par rapport à ses autres grosses productions.
Le thème choisi est assez nouveau dans la filmographie du réalisateur, comme si la presse représentait quelque chose d’un peu plus personnel pour lui, une épreuve qu’il aurait déjà vécu.
En tout cas, Scandal reste un film d’Akira Kurosawa et simplement pour cela, il mérite le respect.
