Pas de printemps pour Marnie

Pas de printemps pour Marnie
Aka : Marnie | 1964 | Etats-Unis | 120 mins | Thriller | Un film de Alfred Hitchcock | Avec Tippi Hedren, Sean Connery, Diane Baker, Mariette Hartley et Martin Gabel

Scénariste : Jay Presson | Photo : Robert Burks | Musique : Bernard Herrmann

Critique

Pas de printemps pour Marnie n’est pas un film sur la punition d’une petite fille qui n’a pas fait ses devoirs de vacances, mais bel et bien un excellent film de Alfred Hitchcock, même si cela en devient presque un pléonasme d’affirmer cela. Cette fois-ci, le grand réalisateur vient nous plonger dans l’histoire de Marnie, une forte femme qui change régulièrement d’identité pour voler l’argent dans le coffre-fort de ses employeurs. Le genre de comportement qui nécessite une bonne préparation avant d’agir, mais un jour, elle tombe dans le piège de Mr Rutland, un client de l’une de ses anciennes victimes. Pourtant, une fois démasquée et malgré ses multiples tentatives de cacher la vérité, Rutland va la forcer à l’épouser et va tenter de découvrir les raisons de son traumatisme, de son dégout des hommes et sa peur de l’orage et du rouge. Pas de printemps pour Marnie est un bon film, mais en dessous des chefs d’œuvres de Hitchcock. Pourtant, l’intrigue est très bien menée, rapidement, on se fond dans la peau de Rutland, interprété par Sean Connery, qui cherche à comprendre à qui il a affaire. Qui est véritablement Marnie ? Une cleptomane invétérée, une meurtrière, une femme en détresse ? Difficile à dire, en tout cas, on est sur qu’il s’agit d’une personnalité torturée.

Pour interpréter ce personnage si particulier, Hitchcock reviendra sur sa jeune actrice Tippi Hedren, que l’on avait  déjà vue dans The Birds, à défaut de pouvoir choisir Grace Kelly. Ce choix ne sera pas sans problème, car à vrai dire les relations entre Hedren et Hitchcock sont très très particulières. D’ailleurs, il est apparent que Tippi Hedren soit ici traquée dans son rôle par Rutland, mais également, semblerait-il, par le réalisateur lui-même. D’ailleurs, je soulignerai la séquence en split-screen, tout à fait magistrale, durant laquelle on aperçoit du coté droit, Tippi Hedren en train de prendre les billets du coffre-fort et du coté gauche, la femme de ménage qui se rapproche dangereusement de la scène. À noter également, la scène de viol de l’œuvre originale transformé ici, en déchirement de la robe de Tippi laissant Sean Connery pantois.

Dans tout çà, que vaut ce Pas de printemps pour Marnie ? La narration est fluide et passe très bien à l’écran, Rutland choisit de rembourser les victimes de sa jeune femme pour qu’elle puisse tenter de se tirer d’affaire et prouver qu’elle est une femme victime. Pourtant, l’aspect technique du film semble vraiment bâclé, on sent que celui-ci n’a pas rencontré un succès lors du tournage, on peut se demander si ces problèmes techniques sont souhaités ou pas. Pourtant, je ne sais pas par quel curieux hasard, Pas de printemps pour Marnie a remporté mon approbation. Il est envoutant, captivant, et nous fait vivre les sentiments d’un homme plein de réflexion et d’une femme traumatisée dans son enfance. Pas de printemps pour Marnie reste un Hitchcock finalement très personnel et fatalement, il en devient curieux.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Pas de printemps pour Marnie de Alfred Hitchcock
Note
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