Onibaba

Onibaba Cover

Réalisé par : Shindo Kaneto
Année : 1964
Pays : Japon
Genre : Drame/Kaidan
Durée : 1h43

Interprété par

Otowa Nobuko
Yoshimura Jitsuko
Sato Kei
Uno Jukichi
Tonoyama Taiji

Scénariste : Shindo Kaneto

Scénario : Une paysanne et sa belle-fille survivent durant la guerre civile japonaise en attirant des samourais dans un trou puis en vendant leur armure contre du riz.

Critique

Onibaba, ce titre à consonance africaine ou vaudou, laisse présager un film bien particulier.
Réalisé par Shindo Kaneto en 1964, 3 ans après son film L’ile nue, il a également réalisé des films comme Kuroneko en 1968 ou un documentaire sur le réalisateur Kenji Mizoguchi, intitulé « Kenji Mizoguchi, ou la vie d’une cinéaste » en 1975.

Pour ce film, il se munit d’actrices et d’acteurs non connus du grand public de notre époque, mais Otawa Nobuko, a également joué dans Mademoiselle Oyu en 1951 ou encore Red Lion en 1969 avec Toshiro Mifune.

Onibaba est également interprété par Yoshimura Jitsuko, qu’on a eu l’occasion de voir dans Samurai Spy en 1965 et Manji en 2006.

Et pour finir, l’impayable Sato Kei, acteur du film Hara Kiri en 1962 ou Kwaidan en 1964.

Onibaba image 1

Onibaba, c’est un film soulevant plusieurs genres du cinéma japonais.
Un mélange d’érotisme, de fantastique, mais avant tout un drame sur les rapports des êtres humains en période guerre.

Et Onibaba met l’accent sur la situation des femmes plus particulièrement.
Onibaba, c’est un film où la survie est prépondérante par rapport à tout autre comportement.
Les deux tueuses, sont accablées par la situation de guerre, et sont obligés de tuer les samurais qui passent aux alentours de leur habitat, pour vendre par la suite leur équipement à un marchand du coin profitant de la guerre pour vendre armes et armures, en échange d’un peu de millet ou de saké.

Onibaba image 2

Onibaba, c’est un univers où les besoins primaires surpassent tout autre raisonnement.
On tue pour manger, tout, même un chien qui passe malencontreusement devant les yeux de ses tueuses quelque peu sauvages.

Au retour d’un guerrier, la vieille femme demande pourquoi n’est-il pas revenu avec son fils.
Une fois la mauvaise nouvelle annoncée, la seconde tueuse, la plus jeune, apprend en même temps, la mort de son mari.

Le fils de la vieille femme étant à la fois le mari de la plus jeune.
Le guerrier va donc chercher à séduire la plus jeune, et la jalousie entre la vieille femme et la plus jeune commence à s’installer.

Onibaba image 3

Et c’est à ce moment-là que le film prend réellement son envol.
On assiste à une sorte de film théâtralisé dont la brutalité de l’image ressort de manière magnifique grâce à ces jeux de noir et blanc de grand talent.

Les plans sur les hautes herbes rythment le film et accompagne l’ambiance musicale tribale à travers ces courses nocturnes qu’entreprend la jeune fille pour rejoindre son amant donne à Onibaba une puissance visuelle de grande qualité.

Que ce soit sur le plan musical, la mise en scène, l’image et l’usage du noir et blanc, Kaneto Shindo réalise du grand art.

Chaque plan du film est incroyable visuellement, et il n’hésite pas à réutiliser des plans à nombreuses reprises, comme les courses de nuit à travers les hautes herbes de la plus jeune tueuse.

Onibaba image 4

En conclusion, non loin de moi l’idée de vouloir en dire trop sur Onibaba, je préfère m’abstenir de dévoiler tous les intérêts de ce film.

Kaneto Shindo réussit un mélange complexe d’un divertissement soigné et d’une œuvre réfléchie sur la condition humaine pendant les périodes de guerre.
Une perle à voir absolument pour tous amateurs des classiques japonais.

[youtube oowBfLU0nu8]

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Onibaba de Shindo Kaneto
Note
41star1star1star1stargray