Miyamoto Musashi
Réalisé par : Kenji Mizoguchi
Année : 1944
Pays : Japon
Genre : Drame/Chambara
Durée : 53 mins
Interprété par
Tanaka Kinuyo
Kawarasaki Chojuro
Nakamura Kanemon
Ikushima Kigoro
Scénariste : Kawaguchi Matsutaro
Scénario : Une partie de la vie de Miyamoto Musashi vu par le réalisateur Kenji Mizoguchi…
Critique
Entre La Vie d’un acteur en 1941 et L’Epée Bijomaru en 1945, Kenji Mizoguchi réalise une oeuvre assez courte (53 minutes), du aux restrictions de l’époque, sur la vie du célèbre samouraï Miyamoto Musashi.
Cette partie de la vie de Miyamoto Musashi se déroule durant l’ère Keicho (1596-1615), où Nonomiya Nobuo et Mataichiro, frères et soeurs rendent visite à Miyamoto Musashi à Sagano pour lui demander de leur enseigner la voie de l’épée, dans le but avoué de venger la mort de leur père, lâchement assassiné.
Musashi va décliner leur demande en leur disant que l’épée n’est pas un élément de revanche.
Cependant, ils n’abandonnent pas et Miyamoto Musashi va finalement accepter de donner suite à leur requête.
Les frères Hidarimoto Kurodo et Magoshiro, qui ont assassiné le père de Mataichiro, apprennent que ces derniers prennent des leçons de la voie de l’épée avec Miyamoto Musashi.
Réalisant qu’ils vont se retrouver en danger, ils décident de faire appel à l’aide de Sasaki Kojiro, un puissant samouraï.
Après que Miyamoto Musashi quitte Nobuo et Mataichiro, les frères Hidarimoto et Kojiro vont les attaquer et au final laisseront Mataichiro pour mort par Kojiro.
Nobuo ainsi dévastée va alors de nouveau rendre visite à Miyamoto Musashi pour lui apprendre cette terrible nouvelle de la mort de Mataichiro, et pris Miyamoto Musashi de lui offrir son aide immédiate.
Une fois que Miyamoto Musashi est au courant de la situation, il fait appel au code du Bushido avec comme détermination de détruire le seul ennemi de son niveau, Sasaki Kojiro, une fois pour toutes.
Ce duel prendra place sur l’île de Ganryu durant l’année 1612.
Ce film de Mizoguchi n’est pas un grand film, mais plutôt comme un hommage à Miyamoto Musashi, un film qui dévoile la vision que se fait Mizoguchi de ce légendaire samouraï .
Entre le genre Chambara et le Drame, Mizoguchi dépeint aisément la période la plus importante de la vie de Musashi, de façon très brève (le film dure moins de 55 minutes) mais sans omettre le plus important.
Certes, ce film est bien loin de ses grandes œuvres cinématographiques, mais celui-ci tire davantage vers une sorte de semi-documentaire, à l’intérêt bien présent.
Une curiosité pour ceux désirant en apprendre un maximum sur la vie de Miyamoto Musashi.
Malgré sa durée minimale, Miyamoto Musashi de Mizoguchi reste tout à fait fascinant.
Pour faire l’analyse de ce film, il faut absolument préciser le contexte de l’époque. Depuis 1939, le cinéma japonais est limité dans ses mouvements par le Bureau de l’Information Civique qui ne laisse passer que les films prônant un Japon fier, vainqueur, tout-puissant. Aussi après 1942 et les défaites militaires, cette censure réduit plus encore la marge de manoeuvre des cinéastes qui sont soumis à une sorte de service militaire. Kenji Mizoguchi n’y échappe pas, il tente de se réfugier dans le chambara et de contourner la censure. Qu’il est choisit de produire un film sur Miyamoto Musashi n’est pas anodin, c’est un moyen de rendre hommage à une grande figure de l’histoire japonaise tout en se conformant aux demandes du Bureau. Le contexte explique aussi la durée si courte du film imposée par les restrictions budgétaires et matérielles, l’économie japonaise de 1944 étant entièrement tournée vers l’effort de guerre, ou dans l’impossibilité de produire du fait des destructions liées aux bombardements.
A noter également qu’il est anachronique de parler de Bushido à l’époque de Miyamoto Musashi, la première mention de ce code est relevée en 1616 dans le Koyo Gunkan et encore pas sous l’appellation « Bushidô » qui ne viendra qu’au 19e siècle.
Pour le film en lui-même, il est de bien mauvaise qualité comparé au reste de la filmographie de Mizoguchi