Miso Soup

Miso Soup

Ecrivain : Ryu Murakami
Nombres de Pages : 280
Editeur : Editions Philippe Picquier
Collection : Picquier poche
Langue : Francais

Présentation de l’editeur : Kenji, un jeune Japonais de vingt ans, gagne sa vie en guidant des touristes dans le célèbre quartier louche de Kabukichô, à Tôkyô. C’est en compagnie de Frank, un client américain, qu’il parcourt durant trois nuits les lieux de plaisir de Shinjuku : trois nuits de terreur auprès d’un meurtrier inquiétant avec qui il joue au chat et à la souris. Ce roman court et percutant laisse une sorte d’amertume, un goût métallique pareil à celui du sang qui imprègne ces pages minutieuses décrivant – comme l’auteur l’avait magistralement fait dans son roman Les Bébés de la consigne automatique – l’agonie d’un monde sans âme et voué à la solitude.  » La littérature, nous dit Murakami, consiste à traduire les cris et les chuchotements de ceux qui suffoquent, privés de mots… En écrivant ce roman, je me suis senti dans la position de celui qui se voit confier le soin de traiter seul les ordures. »

Mon Avis

Voici la première œuvre de l’écrivain Ryu Murakami sur laquelle je me penche.
Cette œuvre est Miso Soup, un roman orienté policier, qui suit Kenji, un jeune japonais d’une vingtaine d’années, qui réussit à gagner sa vie en tant que guide touristique dans les quartiers louches de Kabukicho à Tokyo, réputé pour ses bars d’hôtes.
Un jour, Kenji découvre un nouveau client, un « gaijin » , qui signifie en japonais, un étranger.

Franckie, le « gaijin » en question, n’est une personne comme les autres.
En effet, Franckie est un Yankee.

À l’âge de 7 ans, il a déjà assassiné deux personnes et à 12 ans, il se vante d’avoir déjà abattu des vieillards dans des fauteuils à bascule.

Malgré des multiples séjours à l’hôpital psychiatrique, ce dernier n’a pas réussi à le ramener à la raison, et son goût pour l’hypnotisme et le mysticisme quelque peu ésotériques auquel il s’est voué, n’ont fait qu’évoluer avec le temps.

Il aime boire le sang des cygnes fraichement égorgés par ses propres mains.

Évidemment à l’âge adulte, Franckie n’est devenu que plus noir au fur et à mesure de la mise en pratique de ces délires sanguinaires.
Suite à son arrivée à Tokyo, certaines filles de nuit, sont peu à peu retrouvées mortes, égorgées de façon bestiale, de véritables scènes tout droit sorties du silence des agneaux ou encore d’American Psycho.
C’est donc au Japon, que Franckie va mettre à exécution ses plus viles idées, cet homme quadragénaire, amateur de nouilles chinoises (Ramen), d’obscénités, dont le métier est d’être importateur de pièces détachées pour Toyota.

Le scénario peut paraitre « déjà vu », mais c’est sans compter sur la plume de Ryu Murakami, qui offre un style très particulier et surtout très accrocheur.
Une fois Miso Soup entamé, il devient difficile de décrocher dans la tension est palpable.
Face à Franckie, Kenji va devoir surmonter ses propres craintes afin de suivre ce dernier dans les lieux les plus sombres de Tokyo.

Ils font donc le tour des clubs Sado-Maso, des « Love-Hotels » et les « Lingerie Rooms« .
Kenji n’en est pourtant pas à son premier client.

Depuis un an, celui-ci commence à bien connaitre son métier, et commence à devenir respectable dans le domaine du guide de la nuit.

Kenji commence alors à soupçonner la nature profonde de Franckie, suite au meurtre d’une lycéenne complètement démembrée ou encore un sans-abri carbonisé.
Entre Kenji et Franckie, un sorte de petit jeu va s’installer, un jeu du chat et de la souris, toujours mené par Franckie, ce personnage devenant de plus en plus inquiétant au fil des lignes.

Murakami utilise un style objectif et plutôt doux face à l’univers décrit.
Après son œuvre « 1969 » (qui est d’ailleurs mon livre actuel et sera donc bientôt critiqué sur le site) dans laquelle il nous décrit ses années au lycée et suite à Raffles Hotels , dans lequel il ouvrait ses carnets de voyage, Murakami s’attaque ici à un monde de surconsommation ou le vide de leur propre existence pèse sur les hommes.

Miso Soup est une oeuvre entre le froid de l’horreur et la chaleur des clubs de prostituées, une oeuvre très palpitante à ne surtout pas manquer.
Murakami Ryu est un écrivain passionnant, à surveiller de très près, qui fait souvent parler de lui à chacune de ses oeuvres, qui dernièrement s’est largement imposé avec son roman « Les bébés de la consigne automatique »
A acheter les yeux fermés, mais à lire avec les yeux bien ouverts.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Miso Soup de Ryu Murakami
Note
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