Martyrs

Je ne pense pas être le premier ni le dernier à faire la critique du film Martyrs qui a selon moi réussi en peu de temps à créer une certaine étincelle dans le cinéma Français et Canadien et il faut l’avouer qu’en regardant celui-ci, on comprend pourquoi Martyrs a fait autant parler de lui.On pourra en dire ce que l’on veut, car autant vous trouverez sur le net différentes critiques, allant des louanges d’un admirateur du cinéma gore, aux crachats sur le scénario ridicule et sans fond.Mais pour ma part, à partir du moment où je regarde un film, lassé de voir du convenu qui soudainement vous arrache à votre lassitude habituelle pour vous scotcher un instant sans vous lâcher, je ne peux qu’être heureux face à un cinéma tel que celui-ci.En effet, sans vouloir me la jouer blazé et expert dans le domaine du cinéma, loin de là mon envie, il faut avouer qu’on apprécie de moins en moins, ce cinéma plat, sans fond, convenu que l’on a tant vu.Peut-être qu’il ne s’agit que de moi et ma propre relation face au cinéma, mais je pense que je ne suis pas le seul dans ce cas.Revenons, après ce bref écart, à la critique de Martyrs d’un certain Pascal Laugier qui pour une fois, nous livre pas l’un des ces films d’horreur au scénario et trame de fond copier/coller les uns aux autres, mais bel et bien un traitement du sujet vu sous un autre angle, pas forcément si original que cela, mais dans l’ensemble très bien traité.

Avouons-le, qui de nos jours, se réjouit d’avoir vu un film d’horreur ayant l’âme d’un vrai film ? Ou encore, qui n’a jamais vu un groupe de jeunes adolescents qui se retrouvent à faire la fête dans une maison, l’un d’entre eux meurt affreusement et à partir de là, ils décident de faire deux groupes, l’un qui part à la cave, le second à l’étage et finissent à chaque fois à se faire dézinguer jusqu’à ce qu’il en reste plus qu’un ? Avouons donc qu’il est de plus en plus rare d’être impressionné par un film d’horreur de nos jours.Et lorsqu’une petite étincelle voit le jour dans une société où la censure pondère largement ses choix, on est heureux de l’accueillir les bras ouverts, tout du moins, ceux qui connaissent bien les films d’horreurs, le grand public lui restera surement en retrait.Avec Martyrs, Pascal Laugier, qui signe son second film, nous offre une réflexion très intéressante du cinéma d’horreur.

Tout d’abord, Martyrs choque, cette vision noire de l’humanité de ne vous laissera pas de marbre, car certes sous son apparence de violence gratuite, il cache une profonde critique de notre société actuelle.Car je peux vous l’assurer, pour ceux qui seront voir cela dans Martyrs, vous ne sortirez pas de celui-ci indemne, durant une bonne partie du film vous vous sentirez maltraité, attaqué et finalement vous vous sentirez vide et assommé en fin de métrage en vous demandant si l’homme est réellement capable de réaliser tout ce que l’on vient de voir.Et le pire, c’est que ce dernier est tout à fait capable de réaliser ce que l’on vient de voir et c’est d’ailleurs ce point qui nous dérange le plus.Si vous êtes habitués aux films d’horreur malgré vous, Martyrs vous surprendra, d’une cruauté sans nom, il réussit à nous pétrifier sur place, à ressentir la douleur des personnages, une sensation perturbante à vrai dire.Mais Martyrs joue avec nous par son changement de genre, on est alors un peu désorienté, ce qui est d’ailleurs reproché par certains, on se retrouve renversé, on ressent à nouveau un autre niveau de violence et une violence réelle sans exagération et le tout largement assumé par le réalisateur.Finalement, Martyrs est malsain, il nous montre l’être humain dans toute sa nature destructrice.Un jour, un certain Hobbes à dit « L’homme est un loup pour l’Homme« , cela n’aura jamais été aussi vrai avec Martyrs.A voir absolument.