Manji

Manji
Aka : All Mixed Up | 1964 | Japon | Drame | 92 mins | Un film de Yasuzo Masumura | Avec Wakao Ayako, Kawazu Yusuke, Kishida Kyoko et Funakoshi Eiji

Scénariste : Shindo Kaneto | Histoire originale : Tanizaki Junichiro

Scénario : Une femme d’avocat malheureuse dans son couple tombe amoureuse d’une jeune femme rencontrée dans un cours d’arts plastiques. Commence alors un jeu de désir, de trahison et de passion entre les deux femmes, l’avocat et le jeune amant impuissant de la jeune femme. Adaptation du roman « Svastika » de Tanizaki Junichiro.

Critique

Je suis un peu déçu de ne pas avoir lu le livre Svastika de Tanizaki Junichiro dont le film de Masumura Yasuzo s’imprègne, surtout que celui-ci se situe dans ma bibliothèque depuis plus d’un an, car Manji (Aka : All Mixed Up) semble être une grande adaptation aux vues des critiques que j’ai lus par ci par là.Manji parle d’une relation passionnelle entre quatre personnages, tout comme le symbole chinois Manji, qui fait directement référence à cette œuvre et de leur dérive mutuelle et qui parle pour l’une des premières fois au Japon, de la relation entre femmes, sujet tabou au pays du soleil levant à cette époque, surtout qu’ici, cette relation sera plus que dangereuse pour nos quatre protagonistes qui se laisseront envahir par un amour incommensurable et incontrôlable, car si au début, il s’agit d’un amour cache-cache entre les deux femmes qui se découvrent, au final, c’est un amour anarchique et théâtral que l’on suit avec ardeur.

D’un coté, nous avons Sonoko, une femme attirée par l’art, mariée à l’avocat Kotaro, qui va éprouver certains sentiments pour Mitsuko, cependant, cette dernière entretient déjà une liaison avec Eijiro, qui va forcément devenir une source de tension entre les deux femmes, jusqu’à ce que Mitsuko et Kotaro deviennent à leur tour, les auteurs de la passion interdite suite aux échanges très particuliers de partenaires alors que de l’autre coté, Sonoko et Eijiro font sceller un pacte avec leur sang, jurant d’aimer Mitsuko jusqu’à la mort, des relations qui semblent compliquées, mais qui à l’écran sont limpides aux spectateurs, d’ailleurs, l’histoire est elle-même narrée par Sonoko quelques années plus tard, à un vieil homme qui semble être Tanizaki lui-même, à coup de flashbacks réguliers.Ce qui est captivant dans Manji, c’est le comportement des deux femmes, qui passent d’un comportement à un autre au court du métrage, au début lié par un amour charnel et passionnel puis à de machiavéliques plans engendrant un cercle vicieux passionnel.

Sur la mise en scène, rien n’a redire, les cadrages au cordeau accompagnés par une piste sonore teintée de violons attisent la passion des personnages, les acteurs sont parfaits, Ayako Wakao, dans le rôle de Mitsuko est ici, terriblement inquiétante, admirable et donne une tension sexuelle à l’œuvre, à côté de cela, Kyoko Kishida, qui était époustouflante dans le métrage, La Femme des Sables de Teshigahara est ici, émouvante et très crédible, les deux hommes eux sont bien en retrait, mais offre un jeu d’acteur de qualité.De plus, ManjiManji se termine sur une triste scène, cruelle et quasi diabolique qui vient appuyer d’autant plus, cette passion destructrice que le film nous dévoile, au final, possède une puissance érotique sans nom sans pour autant montrer la sexualité des protagonistes, ici, la passion est à son comble et nous dépeint des relations théâtrales de la passion ardente, notamment entre femmes.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Manji de Yasuzo Masumura
Note
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