L’Elégie de Naniwa

L'Elégie de Naniwa

Titre anglais : Osaka Elegy
Titre original : Naniwa ereji
Autre titre : L’Elégie d’Osaka
Réalisé par : Kenji Mizoguchi
Année : 1936
Pays : Japon
Genre : Drame
Durée : 1h09

Interprété par

Isuzu Yamada
Seiichi Takegawa
Chiyoko Okura
Shinpachiro Asaka
Benkei Shiganoya
Yôko Umemura
Kensaku Hara
Shizuko Takizawa
Eitarô Shindô
Kunio Tamura

Scénariste : Mizoguchi Kenji & Yoda Yoshikata

Scénario : Jeune standardiste téléphonique, Ayako accepte les avances de son directeur pour venir en aide financièrement à sa famille en le faisant chanter. L’affaire éclate au grand jour et Ayako, son honneur bafoué, ne peut plus revenir dans sa famille. Elle cherche alors désespérément à se refaire une réputation…

Critique

Entre La Cigogne de Papier en 1935 et Les Soeurs de Gion en 1936, Kenji Mizoguchi réalise L’Elégie de Naniwa, un titre assez peu évocateur sur le sujet du film, un titre qui aurait pu s’intituler La Symphonie d’Osaka.

En effet, Naniwa pourrait laisser penser qu’il s’agit d’un diminutif d’un nom de femme japonaise, et pourtant, Naniwa est l’ancien nom de la ville d’Osaka.

L’Elégie de Naniwa est considéré comme étant le premier film parlant de Mizoguchi, même si celui-ci à réalisé entre 1922 et 1936, plus d’une quarantaine de films, seuls quelques un ont réussi à subsister.

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L’Elégie de Naniwa est un film très court, d’une durée de 68 minutes, mais se déroulant très rapidement via de multiples ellipses cinématographiques, il marque la première collaboration avec le scénariste Yoda Yoshikita, qui deviendra par la suite, son scénariste attitré.

L’Elégie de Naniwa marque également la première collaboration avec l’acteur Eitarô Shindô, qui interprète ici, le rôle de Fujino, un acteur qui sera interprète de nombreux second rôle dans la filmographie de Mizoguchi.

Ce film marque également ses premières influences du cinéma occidental sur de nombreux plans, comme les plans sur une porte fermée, laissant transparaitre une discussion invisible, faisant travailler l’imagination du spectateur avant tout.

Selon Charles Tesson, Mizoguchi affiche très clairement avec L’Elégie de Naniwa, ses références explicites à des cinéastes comme Sternberg ou Lubitsch.

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L’intrigue du film est la suivante, une jeune standardiste du nom de Ayako va se laisser attirer par une vie facile, en ayant comme seul recours de devenir la maitresse de son patron, malgré son amour pour un de ses collègues de bureau.

Mizoguchi dépeint la vie de cette jeune femme, qui va finalement se rendre compte, que celle-ci tourne autour de l’amour, du sexe et de l’argent.
Comme à son habitude, Mizoguchi ne donne pas le bon rôle aux hommes, entre un patron antipathique envers ses employés domestiques et le père de Ayako, lâche et faible.

Mizoguchi utilisera ici pour mettre en scène son film, des plans inhabituels comme des plans rapprochés ou de coté et surtout des plans coupés, qui deviendront plus tard des plans fixes lors de la réalisation de ses grandes fresques cinématographique.

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Mizoguchi offre ici avec L’Elégie de Naniwa, l’un de ses premiers portraits de femmes, opprimées par la cruauté des hommes, incapables de se sortir de leurs conditions dans une société rigidement traditionaliste.
Pourtant, celle-ci va braver les codes de sa classe sociale, entre une attitude désinvolte (comme fumer une cigarette) ou en s’habillant de manière occidentalisée pour marquer sa différence.
Isuzu Yamada est d’ailleurs impressionnante dans son rôle, changeant plusieurs fois d’apparences comme de tonalité vocale.

Mizoguchi nous offre d’ailleurs une scène finale de toute beauté, d’un plan où Ayako avance seule, lentement, filmée d’abord en travelling puis d’un coup, en plein de face grâce à un gros plan, qui se rapproche de plus en plus de la caméra, avec un décor de nuit noire éclairée.

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En conclusion, L’Elégie de Naniwa offre au spectateur une critique sociale malgré un manque de densité narrative, ce film offre une vision intéressante du cinéma de Mizoguchi avant qu’il entre dans sa phase la plus connue de sa filmographie.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
L'Elégie de Naniwa de Kenji Mizoguchi
Note
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