La Joueuse de Go

La Joueuse de Go Cover

Ecrivain : Sa Shan
Pays : Chine
Nombre de pages : 325
Editeur : Gallimard
Collection : Folio

Présentation de l’éditeur : 1937. Alors que la Mandchourie est occupée par l’armée japonaise, une lycéenne de seize ans semble ignorer tranquillement la guerre, les cruautés, les privations. Mélancolique, seule, l’adolescente joue au go. D’où tient-elle cette maîtrise ? Place des Mille Vents, la lycéenne s’amuse à mentir. Ses mains déplacent les pions sans jamais se tromper, les joueurs s’assoient en face d’elle à une table gravée en damier et la défient. Le go est une esquive. Est-elle amoureuse de Min ou de Jing ? Sait-elle qu’ils aident tous deux à la résistance contre les japonais ? Entre les bras duquel des deux perd-elle une virginité fiévreuse ? Elle ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais.

Mon Avis

La Joueuse de Go est un livre de Shan Sa ,déjà auteur de l’œuvre Histoire de ma vie qui m’a fortement intéressé.
Une fois de plus, Shan Sa réussi à nous conter une aventure palpitante entre une Chinoise et un japonais, tout deux adorateurs du jeu de Go.

Le roman est construit de façon intéressante puisqu’il alterne à chaque chapitre, entre la jeune joueuse de go et le soldat japonais.
Ils vont être amenés à se rencontrer et à mêler leurs destins.
On se retrouve alors face à un « roman miroir  » dans lequel un chapitre renvoie au suivant, jusqu’à être mêlés l’un à l’autre.

Shan Sa nous décrit donc la solitude d’un soldat japonais, tiraillé par son devoir de la patrie et son amour pour la luxure, et une jeune Chinoise, au milieu d’un triangle amoureux , parfaite maitresse du jeu de Go.

Le roman est très agréable à lire et nous laisse voyager à travers cette ville et surtout cette place si bien décrite où se rencontrent les joueurs de Go de toute la Chine.
Le roman comporte plusieurs rebondissements assez intéressants pour avoir envie de continuer à lire cette histoire.

Un livre agréable, dans lequel on se plonge sans soucis, écrit d’une manière quelque peu différente d’ Histoire de ma vie, tout en retrouvant la patte de l’écrivain.
Un livre non dénué d’intérêt, une des meilleurs œuvres de Shan Sa.

Citation

« …Mon adversaire est un étranger venu directement de la gare. Tandis que la lutte s’intensifie, une chaleur douce me pénètre. La lumière du jour décline et les pions se confondent. Soudain, quelqu’un craque une allumette. Une bougie apparaît dans la main gauche de mon adversaire. Les autres joueurs sont partis. Je sais que Mère sera malade de voir sa fille rentrer si tard. La nuit est descendue du ciel et le vent s’est levé. Pour protéger la flamme, l’homme la couvre avec la paume de sa main gantée. Je sors de ma poche une fiole d’alcool blanc qui me brûle la gorge. Je la mets sous le nez de l’inconnu. Il la regarde, incrédule. Son visage est barbu et on ne distingue pas son âge. Une longue balafre commence au sommet de son sourcil et traverse son œil droit qu’il garde fermé. Il grimace et vide la fiole d’un trait… »

« …Ce matin, la première neige est tombée sur Tokyo. A genoux, les mains à plat sur le tatami, je me prosterne devant l’autel des ancêtres. Lorsque je me relève, mon regard rencontre le portrait de vénérable Père. L’homme me sourit. La pièce est emplie de sa présence. Puissé-je emporter une partie de lui jusqu’en Chine !… »