Blackmail is my Life

Blackmail is my life Cover

Titre original : Kyokatsu koso Waga Jinsei
Réalisé par : Kinji Fukasaku
Année : 1968
Pays : Japon
Genre : Drame/Policier
Durée : 1h30

Interprété par

Matsukata Hiroki
Mihara Yoko
Tamba Tetsuro
Amachi Shigeru
Murota Hideo

Scénario : Muraki (Hiroki Matsukata),jeune chef de bande, décide de gagner sa vie en se livrant à des chantages permanents envers d’autres gangs ou des personnes bien établies. Son groupe est composé de deux autres garçons et une fille, qui vont passer de l’insouciance et l’euphorie des débuts à une prise de conscience du fait que leur société est gangrénée par la corruption et ce à tous ses étages. Le jeune Muraki deviendra plus gourmand et va s’attaquer à plus fort que lui sans vergogne, avec bien logiquement des conséquences dramatiques à la clef.

Critique

Blackmail is my Life est bien un film de Kinji Fukasaku, aucun doute sur le sujet.
Il est vrai que ce film ne se place pas dans sa période à grand succès, mais il est l’un des précurseurs de sa série de films sur les Yakuzas.

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On y retrouve des thèmes favoris, chers au réalisateur, une œuvre dénonçant la société japonaise et l’économie de ce pays, dans une époque contemporaine.
Dans Blackmail is my Life, ces personnages sont des maitres chanteurs qui cherchent à s’approprier les fortunes qui se sont construites au Japon, après la Seconde Guerre mondiale.
Ce sont des paumés utopiques, des anarchistes ou des inconscients qui usent de la ruse pour gagner leur vie.

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Fukasaku dépeint à travers ce portrait social, des situations spécifiques, des majors corrompus jusqu’à l’os, des policiers incapables de gérer la situation et des journalistes peu scrupuleux.
Le récit est ponctué par la voix off du héros, une idée tout à fait intéressante, qui offre à Blackmail is my Life, un air de carnet intime, d’une vie dévoilée d’un vaurien de l’époque.

Un humour décapant d’une jeunesse désenchantée.
Une mise en scène réussie qui prête à sourire parfois, lors des réflexions de Muraki.

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Cette mise en scène est également remarquée, par l’utilisation de la technique de caméra à l’épaule, des zooms montrant déjà les techniques si cher au réalisateur et l’usage du téléobjectif.
On passe également de scènes en noir et blanc, aux scènes colorées, notamment lors des flashbacks.

Cette technique de mise en scène d’un polar décalé ne fera pas long feu avant d’être représentative d’un style débridé, d’une marque de fabrique d’un cinéaste de la nouvelle vague japonaise.
Blackmail is my life, c’est également un casting all-star, la présence de Matsukata Hiroki et de Tamba Tetsuro, qui permet aux spectateurs d’admirer leur talent.

Les plus attentifs pourront retrouver la musique du film Tokyo Drifter en arrière plan, un hommage au réalisateur Seijun Suzuki.

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En conclusion, Blackmail is my Life, c’est l’oeuvre abouti d’un réalisateur qui commence à se faire connaitre dans le monde du cinéma japonais.
Une oeuvre visuellement réussie, qui ne manquera pas de marquer les fondements d’un genre nouveau.
L’un des premiers films d’un réalisateur pas comme les autres.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Blackmail is my life de Kinji Fukasaku
Note
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