La Lumière du détroit
Ecrivain : Hitonari Tsuji
Nationalité : Japonaise
Nombre de Pages : 187
Traduction : Corinne Atlan
Editeur : Editions Gallimard
Collection : Folio
Langue : Français
Présentation de l’éditeur : « La maison d’arrêt d’Hakodate était l’unique établissement pénitentiaire du japon proposant des cours d’entraînement naval. Cette année, dix détenus devaient bénéficier de cette formation, et je découvris parmi eux un de mes anciens camarades d’école. Je fus plus abasourdi encore par le fait que cet ancien condisciple n’était autre qu’Osamu Hanai… »
Saitô, le narrateur, un des gardiens de la prison, apprend que le nouveau prisonnier a agressé et grièvement blessé au couteau un passant dans la rue, sans raison aucune. Il se souvient alors du petit garçon qui le terrorisait autrefois et avait fait de lui son souffre-douleur. Dix-huit ans se sont écoulés et Saitô, fasciné, va voir Hanai, pervers, manipulateur, imposer comme autrefois sa loi à tout son entourage. Mais Hanai l’a-t-il reconnu ou non ?
Un bref et implacable roman à la fin surprenante.
Mon Avis
La Lumière du détroit est le second ouvrage que je lis de l’auteur Hitonari Tsuji, après L’arbre du voyageur, qui m’avait plutôt impressionné par son coté quelque peu lugubre, découvrant les nuits de Tokyo dans les quartiers « new generation » à la poursuite de l’ombre d’un homme, que l’on rencontre uniquement dans les dernières pages du livre, ici le décor change complètement, puisque l’univers de ce livre est plongé dans le monde carcéral.
On suit le personnage de Saito, gardien de prison et d’Osamu Hanai, un détenu qui ont tous les deux eu une enfance commune, une relation de dominant et dominé, une époque où Hanai avait le dessus et manipuler Saito, aujourd’hui les places sont inversées et Hanai deviendra l’unique chose dont Saito s’intéressera.
À travers ce livre, on assiste à un machiavélique conflit entre le gardien et son prisonnier, un combat aux airs de guerre froide, qui finira par une bataille à ciel ouvert, passant de l’un à l’autre de ces situations par une plume souple et soignée comme se fut le cas pour son ouvrage L’arbre du voyageur.
Le style est vif et n’a pas peur d’employer des termes forts.
La lumière du détroit est un bon ouvrage, dans la lignée de L’arbre du voyageur, en tout cas au niveau de son style, mais change tout de même radicalement d’environnement.
Néanmoins, le point commun reste le conflit entre deux hommes, tout comme dans l’arbre du voyageur, une similitude troublante, qui se vérifiera surement avec un troisième ouvrage qu’il me reste encore à déterminer.
En conclusion, une oeuvre agréable et brutale, un petit prix pour une aventure intimiste des plus passionnantes.
