La Forêt sans nom

La Forêt sans nom
Aka : Mike Yokohama: A Forest with No Name | Japon | 2002 | Policier | Durée : 71 mins | Un film de Aoyama Shinji | Avec : Nagase Masatoshi, Suzuki Kyoka, Otsuka Nene, Kikuchi Rinko et Harada Yoshio

Scénariste : Aoyama Shinji

Scénario : Mike Yokohama reçoit une mission par un riche commanditaire. Il doit ramener sa fille qui doit épouser dans les prochains jours un jeune Japonais homme de bien. Cette dernière s’est retirée dans un lieu isolé abritant une secte située au cœur d’une forêt et dirigée par une femme énigmatique…

Critique

Entre Desert Moon en 2001 et Lakeside Murder Case en 2004, Shinji Aoyama réalise un film très court d’un peu plus d’une heure, intitulé La Forêt sans nom, qui est en réalité un épisode de série télévisée policière retraçant les aventures de l’inspecteur Mike Yokohama, un détective atypique, très stylisé dans son genre.

Avec un total de 71 minutes, le film va très vite, car à vrai dire, il est contraignant pour un réalisateur de proposer un vrai scénario en aussi peu de temps, mais il faut l’avouer que le réalisateur ne peut s’en prendre qu’à lui-même, puisqu’il choisit d’offrir ce format de série télévisée au grand écran, pourtant Shinji Aoyama arrive à convaincre avec La forêt sans nom, même si celui-ci n’est pas exempt de défaut, il propose une mystérieuse enquête digne d’un roman policier.

Le scénario de La Forêt sans nom est le suivant, un riche homme souhaite retrouver sa fille, celle-ci s’est réfugiée dans un centre qui propose aux individus de découvrir qui ils sont vraiment, une genre de secte qui apportera à notre cher détective des informations qu’il ne soupçonnait pas encore jusqu’à présent, en réalité, le scénario est un prétexte à nous dévoiler une succession de personnages étranges dans un lieu encore plus étrange, presque hors du temps, où les femmes semblent diriger, tout du moins, être le centre d’intérêt de toutes les attentions, entre la mystérieuse directrice de l’établissement que tout le monde appel « Sensei », la belle jeune femme suicidaire et la jeune fille ayant fugué assez particulière.

Dans ce pseudo asile, les gens n’ont pas d’attaches avec le monde extérieur, ils ne sont plus que des numéros, tout nom propre est proscrit et leurs activités se résument à jouer aux cartes, au ping-pong, à la lecture et surtout aux promenades dans la forêt à proximité, pleine de mystères et de questions.

Pour être franc, seul le personnage de Mike donne envie de voir le film, son allure de détective privé branché avec ses cheveux dans tous les sens, son look délirant et exubérant, un décalage entre le monde de la secte presque aseptisé et son apparat extraverti, le tout accompagné d’un score musical dérangeant, qui donne une certaine touche d’étrangeté à cette œuvre et de mouvements de caméra brusque qui donne un rythme particulier au film, mi-documentaire mi fiction.

Le vrai intérêt de La Forêt sans nom est cette secte qui fait tout de même un peu flipper, on se demande au final, où Mike à t-il mit ses pieds et c’est bien cela qui fait que le spectateur s’accroche, autrement, celui-ci aurait déjà fermé boutique, mais à côté de çà, il reste des zones d’ombres inexpliquées comme la nature de cette étrange forêt, qui au final apporte bien plus de questions que de réponses, Aoyama a surement voulu trop faire, avec ses dialogues lourds en paraboles et allusions surnaturelles, mais bon, il s’agit d’Aoyama et lorsque l’on voit un de ses films, c’est une chose à laquelle on doit s’attendre.

Néanmoins, La forêt sans nom reste correct, certes je préfère de loin son film Eli Eli Lema Sabachtani ? qui m’a emporté très loin lorsque je l’ai vu pour la première fois, alors qu’ici, j’étais à peine au dessus de l’herbe, en semi-état flottant, mais je me suis pris tout de même au jeu et ne regrette pas d’avoir consacré ces 71 minutes à cette oeuvre, qui reste agréable à voir.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
La Forêt sans nom de Shinji Aoyama
Note
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