Gemini
Titre original : Soseiji
Réalisé par : Shinya Tsukamoto
Année : 1999
Pays : Japon
Genre : Drame/Fantastique
Durée : 85min
Interprèté par
Motoki Masahiro
Ryo
Fujimura Shiho
Asano Tadanobu
Murakami Jun
Kim Su-Jin
Motai Masako
Takenaka Naoto
Ishibashi Renji
Maro Akaji
Taguchi Tomoro
Tsukamoto Kohji
Scénariste : Tsukamoto Shinya
Histoire originale : Rampo Edogawa
Scénario : Yukio, médecin bourgeois, mène une vie tranquille auprès de sa fiancée, Rin, qu’il croit à moitié folle. Jusqu’au jour où un inconnu s’introduit dans la maison familiale, tue sa mère et le balance dans le puits du jardin. Cet inconnu, c’est Sutekichi, son jumeau, élevé dans les bas-fonds…
Critique
Gemini est un film de Shinya Tsukamoto, réalisateur de Bullet Ballet et de Tokyo Fist, Tsukamoto est connu pour sa violence extrême de ses films et la relation que les personnages entretiennent avec elle.
La violence et souvent mêler à la douleur et Tsukamoto aime bien jouer avec celle-ci.
Gemini est un film au mélange de fantastique dans un univers plutôt onirique tout en fleuretant avec l’étrange.
Gemini est découpé en deux parties, le film durant 1 heure et 25 minutes, les 30 premières peuvent être très longues et pourront même rebuter certain.
Néanmoins, ces scènes du début sont essentielles au déroulement du scénario des plus changeants.
Gemini, c’est un peu comme un film où l’on mélange plusieurs personnalités d’un même homme et on regarde ce qu’il se passe lorsque ces personnalités agissent par leurs propres volontés, jusqu’à former deux êtres bien distincts.
Gemini, c’est le conflit entre deux hommes identiques, mais différents par leur éducation et leur vie passée qui vont pour la même femme, devoir se livrer un rude combat où la mesquinerie n’a pas lieu, mais laisse place aux coups les plus tordus et les plus démoniaques.
Tsukamoto aborde ici la violence provenant de l’éducation que l’on reçoit de nos parents et de nos proches.
L’un des deux frères, élevé dans les bidonvilles est caractérisé par une violence parfois mal maitrisée, à la limite du comportement animal, et de l’autre coté, une éducation plutôt bourgeoise, créent un personnage civique, soumis et dévoué à son métier.
Cette intrigue est bien menée sous l’œil de Tsukamoto, dès les premières images, on reconnait la signature du réalisateur, de gros plans d’éléments dérangeants, de la saleté du monde, de la perversité des gens.
L’intrigue du film laisse place à un triangle amoureux, à un univers bien particulier à son réalisateur, qui le prouvera plus tard avec Haze et par le futur Nightmare Detective.
Tsukamoto est l’un de ces réalisateurs qui dérangent à l’image de Teruo Ishii dans ses films les plus érotiques.
Tsukamoto fleurt avec le genre de l’horreur, de l’érotisme et du fantastique.
Un mélange concret et efficace.
Pour conclure, Tsukamoto exprime à nouveau sa fascination pour les scènes de violence, peut-être à moindre mesure que Tokyo Fist, Gemini constituent un passage important dans la carrière du réalisateur.
Cette adaptation de Rampo lui permet de se rattraper de son film Hiruko the Gobelin, réalisé 4 ans avant Gemini.
Un film initiateur à l’univers quelque peu pervers de Shinya Tsukamoto.
