Election 2
Autres titres : Harmony is a Virtue
Réalisé par : Johnnie To
Année : 2006
Pays : Hong-Kong
Genre : Polar/Policier
Durée : 1h35
Interprété par
Louis Koo
Simon Yam
Nick Cheung
Cheung Siu-Fai
Lam Suet
Wong Tin-Lam
Yong You
Chan Siu-Pang
Andy On Chi-Kit
Producteur : Dennis Law & Johnnie To
Compositeur : Lo Tayu
Scénariste : Yau Nai-Hoi
Monteur : Law Wing Cheong
Directeur photo : Cheng Siu-Keung
Costumes : Stanley Cheung
Studio de tournage : Milkyway Image
Classification : HK 18 ans Only
Scénario : L’histoire de Harmony is a Virtue prend place peu de temps après la rétrocession de Hong Kong à la Chine. Jimmy, très admiré dans sa triade, veut arrêter et trouver une occupation légale. Alors qu’il étend son activité en Chine, il se retrouve contraint à participer à l’élection du nouveau boss. Il se retrouve alors confronté aux autres candidats et aux menaces de Lok, le boss en place, qui ne compte pas laisser sa place aussi facilement.
Critique
Voici la suite du film qui a fait pas mal parler de lui dernièrement, il s’agit du second film de la série, Election 2, toujours réalisé par l’excellent Johnnie To. Réalisé entre Élection 1 et Exiled, Johnnie To n’en est pas à son premier film.
Il est déjà l’auteur de film comme Full Time Killer, PTU ou encore The Mission, et a déjà prouvé à tout le monde de quoi il était capable.
Ces derniers temps, on sent bien que Johnnie To a passé un cap supérieur dans sa filmographie. En effet, depuis qu’il a réalisé le premier Élection, rien ne l’arrête. Élection fut un très gros succès, Exiled quant à lui se profile très bientôt sur les écrans de cinéma français, et devrait également attirer un très grand nombre de spectateurs. Ici, Election 2 reprend donc l’univers du premier opus, tout en y apportant un peu de fraicheur.
Par contre, connaissant les fans de Johnnie To, depuis Élection, Johnnie semble prendre une voie quelque peu différente de celle qui l’avait l’habitude d’utiliser dans les années 80 à 90, et qui n’est pas pour déplaire. Johnnie To a finalement passé un cap, ses films sont plus profonds, plus noirs, plus adultes. Et je dois dire que ce renouvellement entre Élection 1, Election 2 et Exiled, Johnnie To a réussi à me convaincre.
D’une part, Election 2 est compté parmi les films de la catégorie III. À Hong-Kong, un film de catégorie III est considéré comme interdit au moins de 18 ans. On a du mal à comprendre par rapport à d’autres films, mais il est vrai qu’Élection est un peu malsain, d’où son entrée dans la catégorie III. Pour ne citer que la violente correction à l’aide d’une masse, le film prend tout de suite ce qui le rend sombre et noir, qui fait de lui un film de catégorie III.
Le scénario se déroule juste après les événements du premier opus donc on retrouve à peu de chose près le même casting devant la caméra, mais également derrière. Cette histoire de renouvellement du « Chairman » de la société secrète dont Simon Yam est l’actuel dirigeant est très intéressante. Le passage du trône tous les deux ans, permet donc de voir véritablement, les sentiments de chacun face au pouvoir et au respect de l’autre. On aperçoit donc des gens prêts à tous pour le pouvoir, un jeu de persuasion de l’autre afin d’arriver au pouvoir de la façon la plus facile et la plus calme possible.
Le monde de la nuit, permet ainsi de faire évoluer les règlements de comptes entre les divers prétendants et deviens donc de bons moments de cinéma pour le spectateur. L’image du film est assez travaillée avec l’utilisation de filtres de couleurs pour donner à Élection, une sorte de couleur du passé, digne des plus grandes légendes. La ville de Hong-Kong est plutôt bien filmée, comme le passage où l’on circule caméra fixée sur les enseignes des magasins, d’une rue à l’autre, contemplant simplement les écriteaux en mandarin. Le plus surprenant, c’est de voir des rues pratiquement vides, composées uniquement des personnages du film.
Pour conclure, Election 2 est digne du premier opus, et nous montre une fois de plus, le changement qu’a entrepris Johnnie To, celui de mettre un peu plus de fond et un peu moins de formes. Avec cette série, il réussit à prouver que le film de Triades n’est pas mort et qu’il recèle encore de multiples sujets intéressants à la réalisation d’un long-métrage.
