District 9

District 9
2009 | Science-Fiction | 113 mins | Etats-Unis | Un film de Neill Blomkamp | Avec Jason Cope, Robert Hobbs, Sharlto Copley

Scénario : Neill Blomkamp & Terri Tatchell | Musique : Clinton Shorter | Décors : Philip Ivey | Photographe : Trent Opaloch | Producteur : Peter Jackson

Scenario : District 9 se présente comme un reportage sur un homme, Wikus van der Merwe, employé de la MNU, agence chargée de la gestion des extraterrestres. Ceux-ci, surnommés « crevettes », sont confinés dans un immense ghetto, le District 9, depuis une vingtaine d’années, date de leur arrivée sur terre à bord d’un immense vaisseau désormais en panne au-dessus de Johannesburg…

Critique

District 9 est surement l’un des films ayant fait le plus de buzz ces derniers mois et il est vrai qu’il y’a de quoi, il fallait tout de même oser réaliser un film de science-fiction aussi poussé que celui-ci sans être sur d’avoir les moyens financiers pour le faire correctement.Mais lorsque l’on voit un certain Peter Jackson à la production, on se dit qu’on risque tout de même d’obtenir un résultat satisfaisant.Pour être franc, j’étais pas vraiment partant pour voir ce film, j’étais à peu près sûr qu’il s’agirait d’un film grand public sans intérêt et finalement, j’ai été surpris par les thèmes abordés, des thèmes d’actualités assez épineux qui fallait oser traiter.

District 9 n’est pas arrivé à nous par hasard, en effet, celui-ci est basé sur Alive In Joburg, un court-métrage dans lequel on nous raconte une histoire d’extra-terrestre ayant atterri à Johannesburg, puis confiné dans des zones spécifiques et travaillant à présent comme esclaves.Ici, District 9 change un peu la donne, puisque ces extra-terrestres, surnommés les « crevettes » par leurs apparences, ne sont pas soumis à l’esclavage, mais simplement confinés et surveillés pour tenter de faire main mise sur l’armement extra-terrestre.L’agence chargée de la surveillance, c’est la MNU (Multi-National United) signe déjà d’une critique du capitalisme et de l’unification des grosses sociétés pour faire main mise sur les richesses du monde et faire du Trusting, qui s’occupe de gérer ses nouveaux habitants.Au début, la cohabitation entre les extra-terrestres et les êtres humains est plutôt harmonieuse, mais très vite, les extra-terrestres dérangent et la MNU souhaite les délocaliser dans une autre zone encore plus cruelle que celle où ils sont retenus.

Le réalisateur ne va donc pas seulement traiter de cette histoire d’extraterrestre comme un simple film de science-fiction.Il va aborder des thèmes pesants dans notre société, notamment l’expulsion de force des extra-terrestres de leur habitation de fortune.Ce n’est pas anodin, car le film, je le rappelle, se déroule en Afrique du Sud et fait donc directement écho aux événements historiques de l’Apartheid.Mais ces expulsions font également références à des choses plus contemporaines, en forçant aimablement les habitants à accepter leur expulsion de manière civilisée, mais finalement, l’acte reste le même.

En plus de faire état du phénomène d’expulsion, c’est le thème du racisme et de la xénophobie qui est également abordé.Preuve en est, le terme péjoratif rapidement employé pour désigner les extra-terrestres, les « crevettes« , faisant référence ici aux criquets d’Afrique, fléau du pays.Mais c’est également, un racisme primaire, comme ce qui existe dans notre civilisation envers les gens de couleurs de peaux différentes, de mode de pensée, de religion ou de croyance.Les panneaux dans la ville de Johannesburg montrant d’un sigle, l’interdiction de cet emplacement pour les extra-terrestres, reviendrait à afficher en pleine ville des panneaux interdisant les noirs, les blancs ou toutes autres formes de discrimination.Le dernier aspect faisant état d’une critique est le phénomène de privatisation.Il est clairement identifié que District 9 dénonce ce regroupement de multinationales quasiment contrôlé par l’Etat.Ici, la MNU est clairement drigiée par le pays, omniprésente et représenté de manière négative dans sa relation à l’armement.

District 9 peut donc être vu de deux manières, d’un coté l’aspect grand public, le film à effets spéciaux de grosses productions, l’action non-stop à gogo, mais pour ma part, j’ai préféré le traiter dans sa manière de critiquer des enjeux et phénomènes de société qui lui vaut à mon avis, toute votre attention.

httpvh://www.youtube.com/watch?v=VjihaK7HfGs

Résumé
Date de la critique
Titre du film
District 9 de Neill Blomkamp
Note
31star1star1stargraygray