Cruel Gun Story
Scénario : Hisataka Kai & Haruhiko Oyabu
Critique
J’avoue avoir beaucoup de chance puisqu’aujourd’hui, je suis en mesure de pouvoir faire la critique du film Cruel Gun Story, récemment sorti dans une Collector Box de chez Eclipse, un sous-label de Criterion, c’est donc dans une magnifique édition remastérisée que j’ai vu le film de Takumi Furukawa, qui fût sorti en 1964, un film noir à suspense centré autour du personnage de Joe Shishido, qui une fois de plus crève l’écran par sa performance.Le personnage principal est Togawa, interprété bien évidemment par Jo Shishido, un ancien arnaqueur fraichement sorti de prison en avance sur sa peine, cependant en échange de sa liberté, on lui demande de réaliser un important travail, celui de dévaliser un camion blindé portant 120 millions de yens des paris d’une course de chevaux.Togawa est sceptique au sujet de ce job, mais son désir d’aider sa sœur Rie, interprété par Chieko Matsubara, qui est devenue handicapée suite à un accident de voiture, le mène à réfléchir à cette proposition.Togawa finalement, donne le nom de trois fripouilles pour l’aider dans sa tâche, avec l’aide de son vieil ami Shirai, interprété par Yuji Okada et test le potentiel de ses partenaires dans le domaine de l’arnaque et finit par faire équipe avec un ancien champion boxeur nommé Okada et un drogué attiré par l’argent, Teramoto.Une fois que Togawa aura réalisé le boulot, il sera assez riche pour venir en aide à sa sœur et lui payer une opération pour qu’elle puisse remarcher à nouveau.Malheureusement, le plan ne se déroulera pas comme prévu.
Jo Shishido est au centre de toutes les attentions dans Cruel Gun Story, interprétant un familier mauvais garçon à l’esprit torturé avec quelque autres couches de personnalité, notamment avec un sens de l’humour très particulier, sarcastique et animé par des syntaxes musicales, mais celui-ci est également grandement dirigé dans ses comportements par son empathie pour sa sœur Rie, qui permet d’ajouter cette touche dramatique à Cruel Gun Story.Ces petits détails permettent réellement d’étoffer le personnage de Togawa.Contrairement à A Colt is My Passport, qui sera également critiqué, Chieko Matsubara n’a pas franchement grand-chose à faire dans sa chaise roulante à part représenter le symbole de la vie et la culpabilité de Togawa.Le scénario suit les habituelles conventions d’un film de braquage avec quelques twists au niveau de l’histoire puis dévie complètement vers le film de vengeance dans le dernier acte de l’œuvre de Takumi Furukawa.Une chose intéressante à noter, c’est la manière dont ce grand cambriolage est mené.Dans le premier acte, Togawa explique son plan avec des termes bien tranchants, le tout visuellement représenté, on sait donc déjà comment celui-ci doit se dérouler de manière visuelle, puis dans la seconde partie du film, la scène se déroule exactement de la même manière tout en ajoutant une modification importante au plan de départ.Une approche assez simple, mais très efficace pour créer l’effet de suspense, d’ailleurs, une fois que le braquage a lieu, le film prend une nouvelle dimension jusqu’à la fin de Cruel Gun Story.
Au final, Cruel Gun Story possède un rythme très bien mené, on ne s’ennuie pas et on suit avec ardeur, les aventures de Togawa et la manière qu’il utilise pour réaliser son braquage, en plus d’une vision assez noire tout au long de l’œuvre, surtout cette finalité proche de la fatalité qui vient souligné tout le ridicule de cette affaire.Dans Cruel Gun Story, Jo Shishido est à l’honneur et rien que cela est un réel plaisir pour le spectateur.
