Cinq femmes autour d’Utamaro
Titre anglais : Five Women Around Utamaro
Titre original : Utamaro o meguru gonin no onna
Réalisé par : Kenji Mizoguchi
Année : 1946
Pays : Japon
Durée : 1h35
Interprété par
Minosuke Bandô
Kinuyo Tanaka
Kôtarô Bandô
Hiroko Kawasaki
Toshiko Iizuka
Kyôko Kusajima
Eiko Ohara
Shôtarô Nakamura
Kiniko Shiratao
Mimpei Tomimoto
Scénariste : Yoda Yoshikata
Scénario : Au Japon, à la fin du 18ème siècle, le peintre Utamaro Kitagawa révolutionne son art en devenant le maître des estampes. Cherchant à saisir au plus près la beauté des femmes et la vie intérieure qui les animent, il connaît des problèmes avec le pouvoir. Autour de lui, gravitent cinq femmes aux destins divers…
Critique
Entre L’Epée Bijomaru en 1945 et La victoire du sexe féminin en 1946, Kenji Mizoguchi réalise Cinq Femmes autour d’Utamaro, un film qui renoue avec le retour de Mizoguchi derrière la caméra, après un long silence pour cause de contexte historique (La Seconde Guerre mondiale), et suite à cela, sa production cinématographique est surveillée par la nouvelle puissance mondiale, les États-Unis.
Ce retour derrière la caméra sera l’occasion pour le réalisateur d’offrir une œuvre réaliste sur la vie d’un peintre, artiste dans sa vie et dans son âme, qui cherche à tout prix, à retranscrire au mieux la beauté de la gent féminine.
Ce film survient dans la carrière de Mizoguchi, avant la grande fresque de portrait de femmes qui feront sa gloire en Occident et un peu partout dans le monde.
Si dans son ensemble, Cinq Femmes autour d’Utamaro, n’a rien du meilleur film de Mizoguchi, il ne demeure pas pour autant inintéressant.
Le film se situe, entre une très jolie déclaration d’amour aux femmes (vue comme une œuvre d’art au travers des yeux du peintre Utamaro) et la remise en cause de l’utilité de l’art dans la vie de tous les jours, sous une époque politiquement censurée.
Dans Cinq Femmes autour d’Utamaro, Mizoguchi donne la part belle aux hommes dans sa première partie du film, il ne manque pas de faire basculer, par la suite, le focus de l’histoire sur les cinq femmes de la vie d’Utamaro
Ces femmes, véritable œuvre d’art, qui font tourner la tête d’Utamaro, entre l’amour de leur corps et la beauté de leur peau.
Le résultat s’avère tout de même très intéressant au vu du contexte politico-social lors du tournage du film, il réussit tout de même de façon subtile à passer la barrière de la censure américaine.
Un film sous surveillance qui arrive tout de même à intéresser, sans transcender les codes du genre.
Un film qui mélange la beauté de la femme et la beauté de l’art.
En conclusion, Cinq femmes autour d’utamaro offre tout de même, une oeuvre de très bonne qualité, même s’il s’agit d’une oeuvre mineure de Mizoguchi.
Un film à voir pour ceux qui sont vraiment près à tout voir de la filmographie de Mizoguchi.
Une oeuvre presque autobiographique, une représentation de Mizoguchi à travers les ressemblances avec le peintre Utamaro
Des estampes de Utamaro je suis tombée de fil en aiguille sur ce film. merci pour ces infos. j’essaierai de voir le film.
C’est un plaisir, surtout que le film est réalisé par Mizoguchi, ce n’est pas le réalisateur du coin :) Un coffret existe pour ce film voir carrément un exemplaire DVD en Zone 2.En tout cas, le film n’est pas l’un des meilleurs Mizoguchi, cependant, il est fortement intéressant.
En fait les états-unis n’ont pas vraiment opéré de censure, le CIE (civil information and education section), dont le directeur (Conde) était commandé par MacArthur après la guerre, était en charge d’empêcher les industries japonaises du cinéma de produire des films militaristes et nationalistes. Ce genres de films là étaient réalisés en masse pendant la guerre, le gouvernement japonais faisant une censure sur tout le reste. Le CIE devait encourager les films trônant la liberté d’expression ou un meilleur statut des femmes (pour les points positifs) et saupoudrant un peu d’american-way-of-life (pour la contrepartie).