La rue rouge

La rue rouge
Aka : Scarlet Street | 1945 | Etats-Unis | Film Noir | 103 mins | Un film de Fritz Lang | Avec Edward G. Robinson, Joan Bennett, Dan Duryea, Margaret Lindsay, Rosalind Ivan, Jess Barker et Charles Kemper
Scénario: Christopher Cross, appelé Chris, caissier sans histoires et marié avec une femme qu’il n’aime pas, peintre amateur, croise un soir la route de Kitty qu’il croit sauver d’une agression alors qu’elle ne fait que se quereller avec son amant. Il en tombe amoureux. …

Critique

La rue rouge est surement l’un des meilleurs films noirs et le film préféré de Fritz Lang dans sa période américaine. Ce film est la parfaite expression des thèmes du réalisateur, la corruption de l’innocence et le prix à payer de se sentir rejeté par le monde entier. Les images déterminantes de Fritz Lang permettent de mettre en place un piège autour d’un triangle amoureux en même temps que de faire le portrait des personnages interprétés par Edward G. Robinson, Joan Bennett et Dan Duryea et de leur destin inséparable. Fritz Lang et Joan Bennett sont partis intégrante de la créativité des studios Diana Productions qui ont très bien fonctionné avec The Woman in the Window de 1944, lui-même un classique du film noir. C’est donc tout à fait logique qu’on retrouve leur collaboration sur La rue rouge. Scarlet Street, le nom original du film a réussi à l’époque, à passer la censure mais fut tout de même banni dans 3 états pour son histoire immorale. Dans l’œuvre originale, filmée par Jean Renoir sous le titre La chienne, le personnage de Kitty, personnage important est bien plus affichée en tant que prostituée. Ici, le script de Dudley Nichol’s a transformé le personnage de Kitty en une femme masochiste de Johnny Prince. Cependant, Johnny semble passer des nuits alcoolisées avec Kitty et l’encourage à charmer Chris Cross et le critique d’art leur permettant de les conduire à de l’argent facile.

Certes, nous sommes attirés par le personnage de Kitty, qui semble être prise au piège d’un amour aveugle, mais, notre regard se porte sur Chris, l’auteur des peintures, qui n’arrive pas à mentir à Kitty et se laisse manipuler par les plus bas tours de passe-passe. En tant que spectateur, on est clairement impliqué émotionnellement, résultant d’un film qui graduellement cherche à nous faire balancer d’un coté ou de l’autre, prenant parti d’un personnage, puis d’un autre, pour finalement nous rendre compte qu’il est difficile de juger dans la position dans laquelle nous nous situons. La performance de Edward G. Robinson en tant que personnage principal est l’élément clé à la réussite de La rue rouge. Habituellement, cet acteur interprète des rôles de gangsters, autant vous dire qu’ici, c’est un virage à 180°, il représente le plus sympathique homme qu’il existe sur Terre. Il est cependant pathétique, mais à bon cœur, trop bon cœur dirait-on. C’est un homme fragile, incapable de mentir et fatalement, attire ceux désirant prendre avantage d’autrui. La rue rouge lui, est souvent imprévisible, mais suit quelque chose de logique néanmoins.

La plupart des films de Fritz Lang parlent de meurtre et d’implication dans la peine capitale. Fury, You Only Live Once, à vrai dire, Scarlet Street est surement l’un des plus horribles dans son genre. Un homme innocent est convaincu, puni et exécuté pour un crime qu’il n’a pas commis. Cela va à l’encontre complète des codes de la production, pourtant Scarlet Street invente une punition plus dramatique encore pour ceux étant réellement coupable. Il y a tant à dire sur ce film, qui serait difficile de le décrire convenablement. Quoi qu’il en soit, La rue rouge est un film à voir absolument, un chef-d’œuvre du réalisateur, qui mérite amplement son titre.

httpv://www.youtube.com/watch?v=3qaK_rheDsI

Résumé
Date de la critique
Titre du film
La rue rouge de Fritz Lang
Note
51star1star1star1star1star