La Source thermale d’Akitsu

Scénariste : Kiju Yoshida
Critique
Suite à la vision du film 18 jeunes gens à l’appel de l’orage, j’ai poursuivi ma découverte du réalisateur avec La Source thermale d’Akitsu qui fait partie du premier coffret consacré à Kiju Yoshida par l’éditeur Carlotta pourtant, celui-ci se situe bien en décalage par rapport au mouvement de la Nouvelle Vague japonaise, pour laquelle le réalisateur avait participé avec des films comme Bon à rien.
Ici avec La Source Thermale d’Akitsu, Kiju choisit un contexte mélodramatique, par le biais d’un étudiant, pensant être condamné par la maladie, débarquant à la fin de la seconde guerre mondiale dans une petite station thermale d’Akitsu, mais qui au final rencontrera la jeune fille de la patronne des lieux, lui redonnant peu à peu le goût de vivre, pourtant, finalement guéri des ses craintes, le jeune Shusaku quitte l’auberge sans avouer son amour à la jeune fille, Shinko, leur passion inavouée finira par les hanter tout au long de leurs vies.
Adapté d’un roman japonais, La Source thermale d’Akitsu est également le 100ème film de l’actrice Mariko Okada, femme de Kiju Yoshida, actrice d’excellence, l’une des plus grandes du Japon encore à ce jour, qui a travaillée avec les plus grands réalisateurs et acteurs tels que Yasujiro Ozu, Toshiro Mifune et Chishu Ryu, mais Mariko Okada à également produit de fabuleux films, comme ici, La Source thermale d’Akitsu où elle à risquée de s’éloigner des studios pour former leur propre société de production indépendante avec Kiju et il faut l’avouer Mariko Okada excelle une fois de plus dans le rôle qu’on lui a confié, son seul visage reflète La Source Thermale d’Akitsu de Yoshida.
Le début de La Source thermale d’Akitsu est assez mou, pas franchement prenant, à vrai dire on se demande si on ne va pas assister à l’une de ces histoires d’amours romantiques et mièvres et finalement, on atteint un certain sommet du dramatisme, de manière assez subtile et bien filmée, avec une mise en scène proche de la nouvelle vague japonaise qu’il utilisera de façon massive dans ses prochains films, Yoshida s’attache également à ses deux personnages, véritable points centraux du film contrairement aux personnages annexes bien moins mis en avant, soulignés par une photographie sublimée par Toichiro Naruchima.
La seconde moitié de La Source Thermale d’Akitsu est sans aucun doute la plus passionnante et la plus déchirante, l’amour des deux protagonistes s’émiette, prend de la distance, flirte avec le désir de mourir et finalement éclate au grand jour de manière fort tragique à la fin de La Source Thermale d’Akitsu, c’est sans dire que Kiju Yoshida réussit ici à fragiliser le spectateur et à le rendre concerné par ce qui se déroule sous ses yeux, d’une grande intensité, mais surtout mis en forme de bien belle manière, cependant, la bande-son est parfois trop présente et arrive même presque à agacer le spectateur, un petit regret sur ce point-là.
Au final, La Source thermale d’Akitsu fût une réelle bonne découverte, un film assez remarquable et surtout magnifié par la performance de Mariko Okada, reste qu’il est trop dramatique, c’est dommage, mais dans l’ensemble le film est bon et vous sera surement attachant, il suffit de se laisser entrainer par cette tragique histoire.




