Zombie Lover

Zombie Lover dans son titre pour l’édition française édité par Emylia est une étrange combinaison entre un drame pour adolescent et un film de zombie. Il peut paraitre parfois inspiré, mais souvent, il se révèle frustrant, en substituant une clarté narrative et une consistance sur le scénario à quelques morceaux de rocks et de nature en image. Zombie Lover semble vraiment bon, cependant, son sujet principal est selon moi trop orienté sur les problèmes d’adolescents que sur la réaction et la gestion de la mort d’une personne proche revenant à la vie sous forme de zombie. Les réalisateurs et co-écrivains sont meilleurs dans le domaine de l’évocation de sentiments que dans leur approche pour raconter une histoire.

Une chose cependant, sur laquelle Zombie Lover a absolument raison, c’est la langueur de l’été, spécifiquement, l’été entre deux années scolaires, voir plus spécifiquement, entre le lycée et l’université. C’est là où Zombie Lover se place, avec deux frères jumeaux, Patrick et Carol, dans une petite ville du Tennessee, où ils n’ont que très peu de responsabilités. Leur existence sans problèmes est au beau fixe, mais la disparition depuis un an de la populaire fille du quartier, Wendy, pèse et cette dernière est finalement déclarée morte, vu que son corps n’a jamais été retrouvé. Mais au fur et à mesure de l’histoire, on se rend compte que Wendy n’est pas vraiment morte, ni vraiment en vie. Carol et son jeune frère Beetle, ce dernier, s’occupant de la narration de Zombie Lover à l’image d’un souvenir évoqué, trouve Wendy, son corps réanimé attaché à un arbre dans un champ et décide de la ramener chez eux pour s’en occuper en prenant soin de garder le secret en famille.

Personne ne semble trop concerné par le fait que Wendy est un zombie et on ne saura jamais pourquoi elle est devenue ainsi. Patrick s’occupera d’elle comme il n’a jamais pu le faire lorsqu’elle était encore en vie, ayant le béguin pour elle. Wendy, de son côté, est un zombie très passif et ne semble pas être très attiré par la chair fraiche humaine. Au lieu de cela, elle reste simplement assisse à se décomposer lentement pendant que Carol et le reste du film s’attachent à nous présenter autre chose qui finalement n’est plus vraiment en relation avec le sens même de l’œuvre. C’est à vrai dire dommage, car les frères Deagols préfèrent parler de romance d’adolescent dans laquelle ils sont plutôt bons, plutôt que de donner plus d’épaisseur à la partie zombie du film qui est finalement laissée un peu à l’abandon.

Zombie Lover est finalement pas super bien agencé, pourtant le début laissait présager d’un film particulier, notamment avec la narration de Beetle donnant ainsi un certain cachet. Mais au fur et à mesure, sa narration est devenue de plus en plus fine, tout comme l’humour fin du début qui se fait avaler par le flot d’émotion lié aux histoires de romance entre les personnages. Zombie Lover est un essai admirable de tenter de combiner deux univers improbables et permettra surement de nous offrir par la suite un titre plus impressionnant des frères Deagol. C’est en somme un peu dommage, mais le film reste très satisfaisant dans son ensemble.