REC

REC

2007 | Horreur | 78 mins | Espagne | Un film de Jaume Balagueró & Paco Plaza | Avec Manuela Velasco, Ferran Terraza, Jorge-Yamam Serrano, Pablo Rosso, David Vert, Vicente Gil et Martha Carbonell
Scénario : Angela est journaliste pour une télévision locale. Accompagnée de son caméraman, elle relate le quotidien de ceux qui travaillent la nuit. Ce soir, elle est dans une caserne de pompiers. La nuit est calme, aucune urgence. Jusqu’au coup de fil d’une vieille dame qui réclame de l’aide, coincée dans son propre appartement alors qu’un incendie s’est déclaré. Le tandem suit les pompiers et découvre en arrivant sur place des voisins très inquiets. D’horribles cris ont été entendus dans l’appartement de la vieille dame. Angela perçoit la tension des habitants, son reportage devrait enfin sortir de la routine… elle n’imagine pas à quel point !

Critique

S’il y a bien un film qui a fait parler de lui, c’est bel et bien celui-ci. Considéré comme beaucoup comme une copie du concept inventé ou tout du moins très bien utilisé dans The Blair Witch Project, REC joue également sur ce plan, en nous proposant un film à vue subjective. Mais ici, les réalisateurs ne font pas les choses à moitié et viennent nous captiver sans faire appel à une avalanche d’effets visuels. Son but premier, venir angoisser le spectateur par l’intermédiaire de la peur des personnages qu’il nous met en scène. Alors oui, proposer un film par le point de vue d’une caméra vidéo n’est pas nouveau, mais ici, c’est un palier de plus qui est franchi par les deux réalisateurs. Et pour être franc, le résultat est tout simplement saisissant. L’ambiance pourrait être assimilé à celui d’un Résident Evil premier du nom, avec quelques touches d’un Silent Hill, si l’on devait faire une référence au domaine du survival horror du monde des jeux vidéos.

Lorsque l’on pense à REC, on pense à The Descent sorti 2 ans avant qui marquait à lui seul, un tournant du cinéma d’horreur. Un cinéma plus brutal, plus captivant, plus éreintant pour le spectateur. Et si ici, REC ne fait pas réellement appel aux mêmes procédés, il reste proche du film de Neil Marshall par son côté novateur, mais en plus d’afficher un univers sombre et inquiétant, il n’oublie pas de faire preuve d’humour pour mieux jouer avec le spectateur. En effet, ces créatures sanguinaires en robe de chambre en deviennent quelque peu amusantes, on y croit pas tellement au début. Puis, l’intrigue s’annonce, le fantastique prend de plus en plus sa place, mais surtout la religion, le bien contre le mal et là, le sujet en devient plus sérieux. Si l’on était sceptique au début, on en devient au fur et a mesure, intrigué. Fatalement, chaque couloir silencieux en devient un élément à suspense, finalement, on s’attend à tous et surtout à une rapidité déconcertante.

À vrai dire, on est heureux de voir que le cinéma espagnol revient sur le devant de la scène, REC marque réellement le renouveau de ce cinéma et joue sur l’aspect Live!, l’impression d’être spectateur d’un événement en direct, que l’on suit au même rythme que les protagonistes. On se sent aussi mal à l’aise, que les habitants de l’immeuble se retrouvant enfermé dans ce cauchemar. Mais le gros tour de force de REC, c’est d’être très minimaliste. On place lentement le décor, on travaille beaucoup sur l’ambiance sonore pour que les effets soient le plus surprenant possible sans en faire trop. Si l’on devait également dire un mot sur l’interprétation, ça serait « réaliste« , que ce soit du côté des créatures de l’immeuble ou de ses habitants. Sans trop vouloir en dévoiler, REC nous tient en haleine pendant ses 78 minutes. On en ressort épuisé et inquiété. Vivement la suite.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
REC de Jaume Balagueró & Paco Plaza
Note
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