The Incredible Shrinking man
Scénariste : Richard Matheson
Critique
Est-ce que ça vous dit, de voir un bon film de science-fiction de la fin des années 50 ? Car si c’est le cas, The Incredible Shrinking man est surement le bon choix, tout du moins, une belle pièce de Jack Arnold. Dans son œuvre, le réalisateur nous raconte l’histoire d’un couple parfait en vacances loin de tout sur un petit bateau de croisière. L’heure est à la détente et au repos, mais de manière inattendue, une sorte de brouillard apparait et une substance étrange se dépose sur le torse de Scott, qui ne semble pas s’en inquiéter plus que çà. Quelques mois plus tard, après avoir été aspergé d’insecticide par accident, il se rend peu à peu compte que ses vêtements semblent de plus en plus grands. Il consulte alors un médecin qui lui annonce que son imagination lui joue des tours et qu’il est médicalement impossible que ce phénomène de rapetissement s’opère. Pourtant, Scott rétrécit de jour en jour et la science est bien forcée d’être convaincue des faits qu’elle à devant elle.
The Incredible Shrinking Man va donc jouer sur plusieurs plans. Tout d’abord sur celui du sentiment personnel, celui que ressent Scott en perdant de sa prestance. Il se sent plus faible, perd de son pouvoir d’influence et de poigne auprès de sa femme. Il commence même à douter de lui-même, à se détester physiquement, voir à vouloir en finir avec son cauchemar. Pourtant, il montrera force et courage en fin de métrage, lorsqu’il se retrouve à affronter un monde nouveau qu’il ne soupçonnait pas, sa cave à une autre échelle. The Incredible Shrinking man bascule dans la lutte de l’homme sur son environnement, l’image d’une période disparue où l’homme devait survivre à n’importe quel prix. Le second plan du film et l’aperçu flagrant de la médecine et de ses limites. Les médecins sont ici bloqués dans leurs propres murs de leurs compétences et n’arrivent qu’à trouver un catalyseur temporaire de la dégénérescence de Scott.
De plus, on y voit également l’image d’une relation étrange entre Scott et sa femme. Sa position dominante en devient dominée et le perturbe dans sa propre image. Il devra se contenter de vivre avec son handicap, à force de rétrécir, il finira par devoir faire d’une maison de poupée, sa nouvelle demeure, puis dans une simple boite d’allumettes. Techniquement, le film de Jack Arnold est plutôt remarquable, il utilise judicieusement la technique de chrominance pour superposer l’image de son héros rétrécie et le décor qui l’entoure. La fin de The Incredible Shrinking man quand à elle, tout du moins, les dernières vingt minutes, est sans doute la partie la plus réussie selon moi avec une finalité restant ouverte sur la réflexion du monde. On peut tout de même regretter le style utilisé dans le film. Celui-ci aurait pu être bien plus artistique notamment avec de meilleurs cadrages et un montage différent, car ici, le film se veut trop sérieux dans sa forme. Finalement, c’est un bon film de science-fiction de l’époque, mais pas non plus inoubliable, pourtant il mérite à être vu.