Samurai Spy
Compositeur : Takemitsu Toru
Critique
Samurai Spy, avec un titre comme celui-ci, j’attendais beaucoup de ce film de Masahiro Shinoda qui trainait dans mon coffret collector consacré au réalisateur chez les éditions Wild Side Vidéo, pourtant, j’ai été quelque peu déçu, sans pour autant l’être totalement.Masahiro Shinoda dans Samurai Spy cherche à dépeindre la remise en cause du samurai, tout du moins, du personnage menant l’épée, vivant de ses services, comme l’ont déjà fait certains autres réalisateurs.On avait déjà eu l’occasion de voir cela, notamment dans Yojimbo de Akira Kurosawa, mais ici, dans Samurai Spy, les choses sont quelque peu modifiées, puisque ce ne sont pas les samurais les premiers concernés, mais les espions-ninjas.Cependant, le traitement diffère quelque peu de ces collègues réalisateurs, puisque n’oublions pas, Masahiro Shinoda est habitué au théâtre et fatalement, ses films s’en ressentent.
De ce fait, l’aspect formel de Samurai Spy est pour le moins particulier, faisant abstraction de plusieurs éléments à l’écran.Les cadrages sont strictes, la photographie en noir et blanc fait penser au théâtre à coup sûr, l’ensemble de la réalisation fait clairement référence à la théâtralité.Celle-ci va même jusqu’à intervenir dans les combats, notamment par le mouvement des armes assez lentes et caricaturées. Le début de Samurai Spy fait donc la part belle à l’image, à la mise en scène et affiche ainsi une originalité sans précédent, dans une ambiance silencieuse qui n’est pas pour déplaire.Mais à vrai dire, le souci du film ne tient pas dans son aspect formel, mais bel et bien sur son aspect fondamental.L’histoire est très emmêlée, entre alliances et jeux d’espions, on ne sait finalement plus trop ce qui se déroule sous nos yeux.
C’est donc sur son aspect formel qu’on retiendra Samurai Spy, notamment par ses scènes nocturnes d’une étrange clarté, de la musique de Takemitsu Toru, des décors naturels saisissants.Son ambiance singulière lui permet d’être situé dans le panier supérieur des films traitant des samurais perdant peu à peu leur place dans la société, il nous montre clairement une évolution de leurs conditions en même temps que l’évolution du cinéma Japonais de la nouvelle vague.