La Divine

La Divine
Aka : The Goddess | 1934 | Chine | 85 mins | Drame | Un film de Wu Yonggang |Avec Ruan Lingyu, Zhang Zhizhi, Li Keng et Li Junpan
Scénario : Une jeune femme, pauvre, doit se prostituer afin de pouvoir élever son enfant. Tombée entre les mains d’un gredin qui l’exploite, elle tente en vain de lui échapper. L’enfant grandit et entre à l’école. Mais ayant appris son « origine », les parents des autres élèves font pression pour qu’il soit renvoyé.

Critique

La divine est une œuvre particulièrement intéressante sur plusieurs points, d’une part pour ses caractéristiques cinématographiques, mais également sur la présence de Ruan Lingyu, une actrice tourmentée que l’on a pu voir dans le film de Stanley Kwan en 1992, intitulé Center Stage sous les traits de Maggie Cheung, où l’on découvre sa tragique vie, mais ici, Ruan Lingyu nous fait grâce de ses moments de gloires dans une œuvre de Wu Yonggang intitulée La Divine, dans laquelle elle exerce le plus vieux métier du monde pour élever son fils et tenter de lui payer une éducation afin que celui-ci ne soit pas obligé de vivre une vie dégradante, malheureusement pour elle, un maquereau lui mène la vie dure et lui extorque régulièrement de l’argent, malgré cela, elle va réussir à collecter assez d’argent pour offrir à son fils une éducation, jusqu’au jour où le conseil d’administration de l’école sous l’influence des parents des autres enfants, font la découverte du statut de sa mère et souhaite renvoyer l’enfant à cause de la profession de celle-ci qui pourrait nuire à la réputation de l’établissement.Au fond du gouffre, cette dernière va commettre l’irréparable.

Ce qui parait incroyable, c’est que pour Wu Yonggang, il s’agit de son premier film et techniquement celui-ci fait preuve d’un certain talent, esthétiquement La Divine est maitrisé, mais représente également le symbole du film muet, ici, nul besoin des intertitres pour comprendre ce qui se déroule sous nos yeux, l’interprétation du personnage par Ruan Lingyu par ses traits expressifs nous fascinent et nous montre un personnage fort d’intensité tiraillée entre ses sentiments de mère et son métier de prostituée.Sa capacité a modeler son visage et à enchainer des sentiments dictés par le scénario est tout simplement incroyable et offre un rôle majeure pour l’actrice Ruan Lingyu, surtout qu’à l’époque, il n’y avait pas les artifices d’aujourd’hui, simplement l’alternance de plans longs et cadres rapprochés permet de mettre en valeur cette actrice hors du commun.On peut tout de même se demander si sa dramatique vie ne l’a pas aidé à interpréter ce rôle, pour ma part, je m’en tiendrai à ses talents d’actrices et non à sa vie privée.

La Divine est aujourd’hui, l’un des films muets les plus connus en occident de par ses multiples restaurations et notamment son passage sur Arte en 2004 pour la France, mais c’est également l’un des seuls films chinois de cette époque, la plupart ayant disparu, la simplicité des moyens mis en œuvre et les techniques académiques utilisées font de La Divine, un film important dans le cinéma chinois et surtout un film historique dans la carrière de Ruan Lingyu qui trouvera une tragique mort quelques jours après la sortie du métrage.Si La Divine croise votre chemin, prenez le temps de le regarder, ce n’est pas tous les jours que vous serez en face d’un tel film.

httpv://www.youtube.com/watch?v=_OAv0-qLCEI

Résumé
Date de la critique
Titre du film
La Divine de Wu Yonggang
Note
41star1star1star1stargray