Kuroneko

Kuroneko
Aka : The Black Cat | Japon | 1968 | Horreur | 99 mins | Un film de Shindo Kaneto | Avec Otowa Nobuko, Nakamura Kichiemon, Sato Kei, Taichi Kiwako, Tonoyama Taiji, Toura Rokko, Kanze Hideo et Esumi Hideaki

Directeur photo : Kuroda Kiyomi

Scénario : Durant l’ère Heian, une femme et sa filles se font violer par des samouraïs errants qui mettent ensuite le feu à leur hutte. Un chat, attiré par le corps des deux femmes mortes durant l’incendie, leur suce le sang. Elles deviennent dès lors des chattes vampires qui se vengent des samouraïs en les tuant. Mais un jour Gintoki, un samouraï de retour de la guerre et dont la mère et la fille sont mortes entre temps, est assigné pour débarrasser la région de cette terreur. Il se retrouve face à un dilemme: perdre son rang ou tuer ce qui lui est le plus cher…

Critique

Kuroneko, légende du chat noir vengeur, sur le papier tout semble être propice à une belle histoire cependant, on arrive pas au niveau des autres productions du réalisateur, notamment je pense à Onibaba, époustouflant dans son esthétisme ou encore L’Ile Nue qui m’avait transporté dans un univers si calme que la contemplation y était plus que plaisante, car si Kuroneko arbore des cotés tentants, il est loin de la qualité du réalisateur qui au final reprend le concept scénaristique de son film Onibaba en l’interprétant dans Kuroneko.Néanmoins, je ne dis pas que le film n’est pas digne d’intérêt, simplement que j’ai été déçu compte tenu des films que j’avais pu voir de Kaneto Shindo.C’est donc sur une touche de déception que je vais tenter de critiquer Kuroneko.

Rien que le début du film reprend les lignes de son Onibaba, tout commence avec de gros plans sur les arbres et les bambous et contrairement à Onibaba, les samouraïs sont ici tout de suite catégorisés en tant que vils personnages, ils consomment de l’eau du caniveau puis s’incrustent dans une maison voisine pour y piller la nourriture et au passage, violer les deux femmes qui y résident, une mère et sa fille, le tout filmé par gros plans sur les visages des samouraïs en action ou spectateurs de la scène jusqu’à son apothéose sous forme d’incendie qui emmènent ces deux femmes de l’autre coté, cependant, puisque l’on parle d’esprits vengeurs, ils finiront par revenir sous forme de fantômes pour piéger tous les samouraïs qu’elles croiseront en leur volant leur sang.

Malheureusement, si l’histoire pouvait être un élément crucial du film, son accompagnement n’en est pas à la même hauteur, notamment avec un score bien moins impressionnant que celui de Onibaba et de plus, un travail sur l’ambiance sonore bien moins travaillée.En plus de cela, l’interprétation des personnages n’est également pas au même niveau, autant dans Onibaba, les personnages devenaient emprunt de la situation qu’il vivait, autant dans Kuroneko, ils ne sont que simples acteurs sans avoir cette puissance vue précédemment.Néanmoins, certaines scènes sont accrocheuses avec une plastique intéressante et un jeu de clair/obscure plutôt saisissant.En plus de cela, Kaneto Shindo dépeint les samouraïs comme des hommes qui contrôlent le pays, se cachent derrière leur code du bushido pour mieux user de leur cruauté et oublie également de dramatiser davantage ses personnages, notamment sur le choix que doit faire le samouraï, tuer les deux fantômes vengeurs ou les laisser vivre, étant donné qu’il s’agit en réalité de sa défunte mère et femme.Au final, Kuroneko est tout de même acceptable et offre certains moments agréables, néanmoins, je le trouve bien en dessous des pièces maitresses du réalisateur comme Onibaba ou L’Ile Nue.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Kuroneko de Kaneto Shindo
Note
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