Karaoke Terror

Histoire originale : Murakami Ryu
Critique
C’est une fois que j’ai vu Karaoke Terror que j’ai su qu’il était adapté d’un roman de Ryu Murakami, Shôwa kayô daizenshû, nouvelle que je n’ai malheureusement pas encore lu, pourtant, j’aime assez l’univers de Murakami, notamment avec 1969 ou encore Miso Soup, cependant, je n’ai pas spécialement reconnu son univers dans Karaoke Terror, car sans doute, il s’agit d’une adaptation et non de l’une de ses créations.Pour être franc, l’œuvre de Tetsuo Shinohara n’est pas extra, cependant, celle-ci possède certaines idées de construction et un brin de folie permettant de s’y intéresser un minimum, cependant, on aurait pu attendre un peu plus d’un réalisateur ayant déjà plusieurs œuvres à son tableau, car ce dernier n’est pas vraiment digne de ses capacités.A vrai dire, heureusement que le scénario est tiré des écrits de Murakami et que le casting est peuplé d’acteurs plutôt connus.
Mais alors pourquoi Karaoke Terror n’atteint pas les sommets du film japonais avec une si intéressante adaptation ? Tout simplement parce que l’esprit de Ryu Murakami n’y est pas appliqué, son regard si spécifique sur la société Japonaise n’est pas présent et à la place, on a juste à faire à une œuvre décalée assez caricaturale, qui certes réussit à nous faire entrer dans leur aventure, mais sans nous envahir franchement.L’histoire est celle-ci, un groupe de jeunes gens ne faisant pas grand chose de leur journée se réunissent régulièrement pour tenter de changer leur triste quotidien et faire du karaoke à l’abri des regards, habillé de portes-jarretelles et de strings.Mais à côté de cela, ils n’ont pas réellement de but dans la vie ni de réelles motivations.Cependant, l’un d’entre eux, décide de poignarder violemment une femme ayant la quarantaine parce qu’elle a refusé de faire suite à ses avances, elle-même faisant partie d’un groupe de femme, toutes ayant la quarantaine, se réunissant régulièrement pour faire face à leur age de réflexion.
Le plus intéressant dans Karaoke Terror, c’est cette partie-là, cette succession de va-et-vient entre les deux groupes fermement opposés l’un à l’autre, enquêtant chacun de leur coté sur les agissements de l’autre groupe, nous offrant certaines scènes assez amusantes.C’est donc une confrontation de deux générations, celle des jeunes insouciants bafouant les codes de la société et de l’autre, une génération en milieu d’âge avec une certaine expérience de la vie.Le matériau de base est donc très intéressant, cependant, Karaoke Terror n’arrive pas réellement à venir à bout de ses ambitions.Le scénario n’est finalement que peu ramifié, on s’attend rapidement à ceux qui va se dérouler, d’une vengeance de plus en plus grandissante, d’une simple représailles d’enfant jusqu’à la destruction plus violente, amenant que très peu de réflexion sur ce conflit de génération.Avouons tout de même que le film ne soit pas si mauvais, qu’il possède certaines qualités, mais que finalement, il est dommage d’avoir adapté une œuvre d’un très bon écrivain, par un réalisateur qui aurait pu être quelqu’un d’autre, un réalisateur ayant plus de recul et davantage d’incisions dans sa manière de traité les choses.
httpv://www.youtube.com/watch?v=iOmejgHTpVc





tu es sur que c’est adapté des bébés de la consigne automatique? je n’ai pas vu le film (mais lu le bouquin), mais ça n’y ressemble guère. Conseils lecture concernant Murakami, le bouquin susmentionné est genial, idem pour bleu presque transparent.
Bonjour Martin,
Je ne suis pas si sur, mais il semblerait que cela soit bien le cas.Le site d’Arte par exemple, le mentionne, mais je ne pourrais le certifier tant que je n’aurais pas lu l’ouvrage (que je dois d’ailleurs avoir).J’ai lu pas mal de Ryu Murakami, notamment Parasites et d’autres, je n’ai pas encore lu Bleu presqu transparent, je le note à ma liste :)
apres qlq recherche wiki, il semble bien que ce film (Shôwa kayô daizenshû ) soit tiré de sa nouvelle appellée … Shôwa kayô daizenshû … c’est qui est finalement très
logique :)
Il semblerait donc que le film ne soit pas tiré de son ouvrage Les bébés de la consigne automatique mais tout de même, de l’un de ses écrits.Je vais donc corriger cela, merci de cette précision.
Ok, je me disais bien que je l’avais vu ce film, un soir sur Arte par le plus grand des hasards avec quelques potes. J’avoue que quelques scènes nous ont bien fait rire pourtant le lendemain, je n’ai pas été chercher des infos à son sujet parce qu’au final rien de transcendant. Etonné que Karaoke Terror soit une adaptation de Murakami Ryu, comme tu le soulignes, il n’y a pas grand chose de son univers.
Et je confime bel et bien qu’il n’y a rien avoir avoir Les Bébés de la consigne automatique qui reste un de mes bouquins préférés de cet écrivain à ce jour. Déçu par ailleurs de sa dernière trilogie en date. Je me tâte toujours quant à lire son dernier : Love & Pop.
A vrai dire, j’ai décroché de Ryu Murakami, je me suis davantage intéressé aux écrits de Haruki Murakami, avec La course au mouton sauvage et La fin des temps.Par contre, je suis curieux de lire Love & Pop si celui-ci fait bien référence ou tout du moins écho au film du même nom de Hideaki Anno, ce qui semble être le cas au vu du résumé.