Fin d’Automne

Une paisible journée de de fin d’automne, un verre de saké autour d’une table, un mariage de prévue au centre de la discussion, pas de doute, Ozu Yasujro, célèbre cinéaste japonais, réalise Fin d’Automne, film ressemblant étrangement à Printemps Tardif, film très familial où l’on croise des têtes que l’ont connait à présent plutôt bien et qui font en sorte de se sentir proche d’eux ,voir même, de se considérer de la même famille, c’est d’ailleurs cela, la puissance des film de Yasujiro, faire en sorte que ses films soient universels et proches de n’importe quel type de famille, qu’elle soit japonaise, européenne ou même encore américaine.

C’est à travers plus de deux heures de métrages, qu’Ozu s’attache à nouveau à dépeindre la vie d’une famille et de son cercle familial, qui malgré quelques longueurs, apparait sous une certaine forme de sérénité et de maturité, c’est sans aucun doute qu’en fin de carrière, Ozu à réussit à maitriser sa manière de filmer, Fin d’Automne le prouve une fois de plus, en nous rassemblant devant un verre, assis à table, à discuter des choses de la vie et a tenter de faire face ensemble, aux coups durs et aux moments de bonheur communs.

Ici dans Fin d’Automne, on parle du mariage d’une jeune fille et même de celui de sa mère tant qu’à faire, on retrouve également ce groupe de vieux messieurs, qui discutent entre eux des prétendants à ce mariage, l’un d’entre eux étant lui-même, l’un de ces derniers, c’est à travers cette simplicité qu’Ozu nous offre un film frais et nouveau tout en utilisant des thèmes récurrents et une identité visuelle reconnaissable à tout point de vue.

C’est dans une intimité certaine qu’Ozu nous présente ses personnages qui nous sont au fil du temps familiers, qui nous semblent si proches grâce à l’usage des objectifs zoomés qu’on ne peut que se sentir proches d’eux et avec un casting aussi imposant, entre l’habituelle Hara Setsuko, le fabuleux Ryu Chishu, la magnifique Mariko Okada et le talentueux Saburi Shin, en plus de retrouver les deux jeunes bambins de Bonjour.

Comme toujours, les films d’Ozu sont lents, à la manière du cycle de la vie, entre les jours qui défilent et les saisons qui passent, pour certains cette certaine fluidité peut apparaitre comme un énorme frein au plaisir de cinéaste et pourtant, une fois cette barrière dépassée, c’est un plaisir sans nom, de visionner un film d’Ozu, avec ces cadrages évidents au raz de tatami que seul lui est capable de maitriser, même si pour une fois dans Fin d’automne, certaines scènes se sont faites un peu longuettes.

Au final, Fin d’automne est encore une fois une pièce de qualité chez le réalisateur, une autre vision des relations intergénérationnelles, de l’influence occidentale et des mariages arrangés, c’est donc sans aucune hésitation, que je vous conseille d’aller vous procurer ce film d’Ozu et tant que vous y êtes sa filmographie complète, car une chose est certaine, des réalisateurs comme lui, il y a que trop peu.