Baby Cart IV
Producteur : Sanada Masanori & Wakayama Tomisaburo | Compositeur : Sakurai Hideaki | Scénariste : Koike Kazuo | Histoire originale : Koike Kazuo & Kojima Goseki | Directeur photo : Miyagawa Kazuo
Critique
Saito Buichi se retrouve en plein milieu de la série des Lone Wolf & Cub qui fût débuté par Kenji Misumi, il reprend donc le fil de l’histoire pour un quatrième film avec un épisode honorable, mais pas aussi bon que ceux de Misumi, car il faut l’avouer, il ne s’agit pas vraiment du même niveau de talent entre les deux bonshommes. Mais soyons rassurés, Baby Cart IV aurait pu être qu’un simple épisode de commande, réalisé sous un cahier des charges strict et dicté, mais ici, Buichi Saito réussit tout de même à faire honneur à la série en y incorporant le personnage de Oyuki qui sans lui, n’aurait pas permis à Baby Cart IV d’être apprécié.Cette femme sensible, mais également sauvage fait écho au personnage de Lady Snowblood interprété par Meiko Kaji, à la fois d’une beauté saisissante et mortelle, érotiquement chargé et à la fois dénonciatrice d’une société aux sévices, Oyuki est le personnage de cette histoire.En plus de cela, son tatouage impressionne le spectateur en plus de cette scène où elle se fait tatouer, véritable plaisir visuel et sensoriel, de par sa mise en scène et sa bande-son.
Même si les coups de zooms dans Baby Cart IV ne sont pas aussi pointus que ceux de Kenji Misumi, la charte visuelle de la série est tout de même respectée avec en prime, quelques idées de mise en scène intéressantes par l’usage de filtre chromatique typiquement des années 70, la superposition des plans, les jeux d’images et la caméra à l’épaule donne une certaine dimension chaotique à l’œuvre.Pourtant, c’est bel et bien du coté du scénario que cet épisode réussit à convaincre, notamment grâce à Koike Kazuo, qui ici, développe davantage, la relation entre Ogami Itto et son fils Daigori et y présente de nouveaux personnages très travaillés.Comme toujours, le sang bien rouge coule à flot en plus de nous apporter des exécutions innovantes.
Dans l’ensemble, Buichi Saito s’en tire bien avec Baby Cart IV, de par sa composition correcte et une scène finale au-delà des espérances, graduellement explosif, ce quatrième épisode donne une dimension supplémentaire à cette série.En somme, avec ses nouveaux personnages incroyablement charismatiques et une violence moins graphique que celle de Misumi mais toujours aussi jouissive, Buichi Saito réussit à renouveler la série et à continuer de faire vivre le personnage de Ogami Itto. Baby Cart IV est digne de la série et nous pousse à nous plonger dans le cinquième opus, c’est donc une mission réussie pour ce réalisateur qui nous montre que malgré un changement de direction, une série peut tout à fait continuer à exister en s’appliquant à sa réalisation.