The Descent

Scénario : Neil Marshall | Production : Christian Colson & Paul Smith | Musique : David Julyan | Photographie : Sam McCurdy
Critique
À vrai dire, je ne sais pas comment aborder ce film pour vous forcer à aller le voir. En effet, je ne souhaite pas me louper, car pour moi The Descent est surement l’un des films d’horreur les plus innovateurs de ces dernières années et je vais tenter de vous en persuader, car il mérite réellement le détour. Tout d’abord, pour vous présenter un peu l’histoire du film, il s’agit d’une équipe de femmes adeptes des sports extrêmes qui se retrouvent régulièrement pour assouvir leur passion. Sarah, l’une d’entre elles, après avoir tragiquement perdu son mari et sa fille durant un terrible accident de voiture retrouve sa bande d’amies un an plus tard dans les Appalaches pour une expédition spéléologique. Malheureusement, l’aventure ne se déroulera pas comme prévu.
Le fait d’établir l’intrigue de The Descent dans une grotte est un choix judicieux pour jouer sur la peur, mais surtout sur la claustrophobie. Il est assez commun d’entendre de triste histoire sur des personnes s’étant retrouvées coincées suite à un éboulement dans une grotte où les secours ont de grandes difficultés à intervenir. C’est donc dans un cadre d’une aventure de spéléologie qu’on va vivre une expérience des sens. D’une part, ces conduits étroits où le corps passe avec difficulté, une luminosité proche de l’inexistant, une vision très altérée, autant dire qu’il fait pas bon de rester trop longtemps dans cet environnement difficile à surmonter. Et le réalisateur joue très bien sa carte en amenant peu à peu l’inquiétude au sein du groupe. Au début, The Descent, c’est un simple voyage touristique, puis le climat change, certains passages amènent l’immobilisation, l’effondrement d’un tunnel nous renvoyant à la question : y’a t-il une autre sortie ? Il est plus qu’évident que le réalisateur joue de cela dans toute sa première partie du film et ceci de manière forte réussite. Le spectateur est tout aussi en mauvaise posture que nos 6 aventurières, le cœur serré et la boule au ventre.
Lorsque l’aventure commence à virer à l’étrange, The Descent prend une autre tournure. Les lieux ne sont plus les seuls éléments dangereux et inquiétants, mais une présence inconnue se balade dans les couloirs. Le silence devient clé et le film se terminera sans quasiment aucun dialogue. Nos six aventurières ne sont plus face à leurs propres peurs, mais bel et bien à une présence dangereuse qu’elle ne maitrise pas. L’ambiance devient sanglante, violente et brutale. Il s’agit maintenant de sauver sa peau, sans aucune hésitation. Mais en parallèle de lutter contre ces créatures, ex-humain, les six aventurières se rendent compte que leur amitié de toujours ne tient finalement que sur de faibles morceaux de bois, qui cassent à la première secousse.
The Descent est donc selon moi, l’un des meilleurs films d’horreur de 2005, un renouveau du genre qu’on attendait depuis longtemps, loin d’être un simple film d’horreur, c’est un film maitrisé de bout en bout qu’on n’aurait pas imaginé aussi violent. C’est finalement, un survival-horror du cinéma qu’on aimerait voir beaucoup plus souvent. Malheureusement, le second opus sur lequel je donnerai mon avis sous peu de temps et lui bien loin de son modèle.





Beaucoup d’invraisemblances dans ce film.
Peut-être impressionnant pour qui n’a jamais mis les pieds sous terre, mais tout à fait comique, même pour le dernier des spéléologues !
D’abord, des effondrements, il n’y en a pour ainsi dire JAMAIS. Des passages étroits, on en rencontre, mais ce n’est pas la majeure partie des espaces de progression. Les cavités dans lesquelles ont voit presque comme en plein jour, alors que l’éclairage se limite à une lampe frontale, ça ne court pas les rues (et c’est un euphémisme). Les cavités desquelles on peut sortir grâce à une deuxième entrée ne sont pas légion…
Ensuite, progresser sous terre sans casque, c’est purement hilarant ! Il est parfaitement IMPOSSIBLE de faire trois pas sans se cogner au plafond ! Et au bout d’une journée, le sang qui coule sur les épaules du « spéléologue » n’est pas dû à des blessures produites par des créatures maléfiques, mais par les plaies au cuir chevelu ! S’il n’est pas évanoui après avoir fini par s’assommer complètement !
Enfin, le mot claustrophobie est aujourd’hui totalement galvaudé, et représente le plus souvent pour ceux qui l’utilisent l’appréhension de se lancer dans l’inconnu devant une entrée de grotte plutôt que la réelle angoisse de se retrouver coincé !
Pour information, la claustrophobie est une vraie maladie, dont très peu de personnes souffrent…
Ceci dit, je ne reviens pas sur votre fascination pour ce film, tout à fait légitime pour qui n’est pas spéléologue, et adepte de ce genre cinématographique ! Il faut bien de tout pour faire de notre monde ce qu’il est !
Bien cordialement.
Le Pacha
Bonjour Mr Le Pacha,
Tout d’abord, merci de votre commentaire constructif, c’est toujours agréable d’avoir quelqu’un d’autre apporter une vision différente de celle que j’ai. Cela me permet de confronter celle-ci et parfois de me rendre compte de certaines choses.
Effectivement, je n’ai jamais fait de descente en grottes, je n’ai donc pas noté les invraisemblance du film. Ce que j’ai tentais de décrire, c’est surtout l’expérience que j’ai vécu en le regardant. Même si je ne suis pas fan de la partie avec l’arrivée des créatures, j’ai été charmé par son ambiance générale. Je ne suis pas non plus, un grand connaisseur du film d’horreur occidentale. En effet, j’ai regardé pas mal de films d’horreur asiatiques, mais je suis encore novice sur le reste du monde. Il est donc fort probable que mon avis change d’ici un an ou deux.
En tout cas, merci d’avoir apporté votre vision des choses qui permet de faire contre poids à mon avis sur ce film.
Je viens d’écouter ce film.
Évidemment, pour des spéléologues il ne doit rien y avoir de réaliste.
Je fais de l’équitation et à chaque film impliquant des chevaux, j’y vois des problèmes alors…
La description est très bien fait. Je ne pensais pas qu’il s’agissait d’un film d’horreur au début.
Lors de l’arrivé des créatures, je pensais que c’était juste la personne qui devenait folle.
Je déteste les films d’horreur et je m’étonne d’avoir fini celui-là. Normalement je ferme les yeux et je le laisse finir et pourtant, je pouvais me permettre de regarder, tout en faisant des sauts….
Bonne journée et belle description du film!
Merci beaucoup de votre commentaire. Effectivement, si vous n’êtes pas du genre à voir des films d’horreurs, celui-ci est quelques peu différents. On n’y voit pas les habituels clichés de ce genre. En tout cas, ravi de voir que le film et la critique vous a plus.