Hotel Iris

Hotel Iris Cover

Ecrivain : Yoko Ogawa
Traduction : Rose-Marie Makino-Fayolle
Nombres de pages : 158 pages
Editeur : J’ai lu
Collection : J’ai lu
Langue : Francais

Présentation de l’éditeur : « J’ai pensé que je pleurais parce que j’avais envie de retrouver le traducteur. Je voulais savourer l’instant où, lorsqu’il m’apercevrait, un sourire timide viendrait s’installer sur son visage. Je voulais, dans la maison de l’île, m’immerger seule avec lui dans notre cérémonie secrète.  » Mari vit seule avec sa mère qui tient l’hôtel Iris. Depuis quand a-t-elle conscience qu’elle n’en peut plus de ce huis-clos ? Qu’elle ne supporte plus les vexations et la surveillance incessante dont elle est l’objet ? Un jour, elle assiste à une scène d’une rare violence : un individu d’un certain âge est accusé publiquement, au sein de l’hôtel, des pires déviances. Fascinée par cet homme, elle le suit. Innocente, ou très consciente de son effroyable beauté, elle entre avec lui dans l’arène du désir. Grand désastre charnel ou instant de grâce fugitive ? Ce corps à corps résonne plutôt comme une implacable déchirure« 

Mon Avis

Voici la troisième oeuvre de Yoko Ogawa pour laquelle j’ai consacré plusieurs heures.
Il s’agit du roman Hotel Iris, suite à la lecture de ses oeuvres Une Parfaite Chambre de Malade et L’annulaire qui pour ce dernier ressemble étrangement dans son ambiance à Hotel Iris.

Hôtel Iris est un roman sur la relation de dominant et dominé, personnifié dans le personnage de Mari et d’un vieil homme dans la position du dominant.
Hotel Iris s’inscrit dans une ambiance malsaine, la même ambiance que l’on peut déjà retrouver dans L’annulaire.
C’est un univers quelque peu macabre, dérangeant, pervers et parfois sadique.
Dans Hotel Iris, la perversité de Mari et du vieil homme est d’ailleurs le centre de l’histoire.

Hôtel Iris n’est pas pour tous le monde, ça c’est une juste chose.
Son univers pervers et la description parfois trop précise des scènes de sévices, laisse peu de place à l’imagination et provoque un certain malaise chez le lecteur, non initié à ce domaine de la sexualité perverse.
Car oui, Hotel Iris tourne beaucoup autour de la relation presque sadique de la jeune Mari et de ce vieil homme.

Hôtel Iris, c’est une aventure charnelle au coeur des penchants pervers d’un vieil homme et d’une jeune fille mal dans sa peau.
Yoko Ogawa réussit ici à me faire apprécier un roman dont le sujet n’est pas l’un de mes centres d’intérêt habituels.
Les films asiatiques de ce genre me sont inconnus et ne représentent pas pour moi l’intérêt du cinéma asiatique, pourtant Hotel Iris, est très proche des films de tortures masochistes que l’on peut retrouver dans certaines oeuvres du cinéma japonais, et le fait de lire plutôt que voir, permet une plus grande facilité d’accès à cet univers particulier.

En conclusion, Hotel Iris est un très bon roman, facile d’accès par sa prose, mais pas forcément facile d’accès par son univers si particulier à Yoko Ogawa.
Si vous avez aimé le livre L’annulaire ou Une Parfaite Chambre de Malade, il y’a de fortes chances qu’Hotel Iris soit à votre goût, autrement pour les autres, soyez prêt à rentrer dans un univers au gout malsain.

Citation

« …La pluie qui tombait depuis l’aube n’avait pas cessé de la journée, pour redoubler de violence à la tombée de la nuit. La mer était houleuse et d’une morne couleur grise. A chaque allée et venue des clients, la pluie s’engouffrait en rafales qui venaient mouiller désagréablement le tapis du hall. Toutes les enseignes au néon des magasins du quartier étaient éteintes et il n’y avait personne dans les rues. Lorsque de temps à autre une voiture passait, on distinguait les gouttes de pluie à la lumière des phares. Je n’allais pas tarder à fermer la caisse, puis éteindre la lumière du hall avant de me retirer. C’est alors qu’un bruit effrayant éclata soudain, comme si quelque chose de lourd venait d’atterrir sur le sol, aussitôt suivi d’un cri de femme. Ce fut un cri long, interminable. Tellement long qu’on aurait pu penser qu’en réalité elle riait. – Sale pervers ! La femme sortait en trombe de la 202. – Espèce de vieux salaud ! Elle se prit les pieds dans le tapis, vint rouler sur le palier d’où, toujours dans la même position, elle continuait à lancer ses insultes en direction de la chambre. – Ça suffit de prendre les autres pour des imbéciles. Tu n’as aucun droit sur moi. Escroc ! Salaud ! Impuissant ! C’était manifestement une prostituée. Même moi je m’en rendais compte…« 

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Hotel Iris de Yoko Ogawa
Note
41star1star1star1stargray