Les Amants Crucifiés

Les Amants Crucifiés Cover

Titre anglais : Crucified Lovers
Titre original : Chikamatsu monogatari
Réalisé par : Kenji Mizoguchi
Année : 1954
Pays : Japon
Genre : Drame
Durée : 1h40

Interprété par

Hasegawa Kazuo
Kagawa Kyoko
Shindo Eitaro
Ozawa Eitaro
Minamida Yoko

Producteur : Nagata Masaichi
Compositeur : Hayasaka Fumio
Scénariste : Yoda Yoshikata
Histoire originale : Chikamatsu Monzaemon
Directeur photo : Miyagawa Kazuo

Scénario : Afin de sauver sa famille ruinée par un frère viveur, une femme épouse un riche fabricants d’almanachs plus agé qu’elle. Non seulement elle ne reçoit pas l’argent escompté mais il la trompe avec une servante. Le fiancé de cette dernière dérobe une somme importante au commerçant et la confie à l’épouse étonnée. Peu après, écœurée par l’ignominie de son mari, la jeune femme s’enfuit et retrouve en chemin l’artiste voleur…

Critique

Réalisé entre deux grandes œuvres de sa filmographie, L’intendant Sansho en 1954 et L’impératrice Yang-Kwei-Fei en 1955, Les Amants Crucifiés, un très beau film de Mizoguchi, ayant lui aussi, remporté un prix au festival des Arts, à l’époque de sa première présentation.
Les Amants Crucifiés est une œuvre majeure de la filmographie de Mizoguchi, mais surtout différente, sur l’aspect formelle de celle-ci.

Les Amants Crucifiés image 1

Tout d’abord, Mizoguchi ne manque pas de réutiliser un thème important à ses yeux, celui de l’exploitation et la dénonciation de l’homme par l’homme, et de la condition féminine de son époque et de l’époque féodal.
Les Amants Crucifiés souligne l’histoire de Mohei, un jeune homme réalisant des calendriers pour son patron, sous-payé pour son travail, en enrichissant copieusement son employeur.

D’un autre côté, Mizoguchi dépeint la condition de O-San, la vie de cette femme mariée à un homme beaucoup plus âgé qu’elle, le patron de Mohei, pour des raisons purement pécuniaires.
Évidemment, ces deux protagonistes ne vont finalement former plus qu’un, un couple d’amoureux, envers et contre tous.

Les Amants Crucifiés image 2

Dans Les amants crucifiés, Mizoguchi offre des scènes suffisamment intenses pour attraper le spectateur dans l’univers qu’il dépeint, et le confronter à la réalité de l’époque, lui faire vivre la dureté de cette tragédie, qui une fois de plus, et largement théâtralisé par la mise en scène du réalisateur.
Mizoguchi souligne légèrement de sa caméra énergique, captant la lumière de chaque parcelle du décor, tout en affichant l’expression de chaque protagoniste.

Et notamment, l’expression de Mohei et d’O-San, prêt à mourir pour leur amour, tente de s’enfuir de leur châtiment, afin de vivre heureux l’un avec l’autre, au lieu d’endurer la cruelle réalité de la crucifixion des amants.

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Mizoguchi, au travers de ce mélodrame tout à fait, bien calculé, dénonce le système et la corruption de la société japonaise, surtout chez les hauts fonctionnaires.
Les amants crucifiés rappelle parfois Contes de la lune vague après la pluie, notamment, dans la scène de fuite de Mohei et d’O-san en barque dans un noir complet, tout comme le périple de Ganjuro et de Tobei pour aller vendre leurs poteries, fuyant la triste réalité de leur village.

Le lac est souvent chez Mizoguchi, un lieu où la narration prend une tout autre tournure, ici, dans les Amants crucifiés, cela ne déroge pas à la règle, puisque c’est à ce moment, que Mohei déclare son amour à O-San.

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En conclusion, une fois de plus, Mizoguchi réalise un film tout à fait intéressant, une beauté picturale toujours aussi soignée, et des scènes toujours aussi émouvantes.
Les Amants crucifiés est sans nul doute, une réussite majeure du réalisateur.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Les Amants Crucifiés de Kenji Mizoguchi
Note
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