Marebito

Compositeur : Takine Toshiyuki | Scénariste : Konaka Chiaki | Histoire originale : Konaka Chiaki | Directeur photo : Tanabe Tsukasa
Critique
J’ai toujours cru que Marebito fût réalisé par Shinya Tsukamoto et que finalement, c’était Takashi Shimizu qui était à l’origine de ce projet et pourtant, on aurait pu se poser la question en voyant Marebito, car l’univers ici déployé n’est pas très étranger à celui-ci de Tsukamoto, qui d’ailleurs, tiens ici, le rôle principal, finalement les deux réalisateurs se sont rejoints sur une œuvre conjointe, l’un réalise, l’autre interprète, une idée originale, mais celle-ci porte-t-elle les fruits de cette collaboration ? Pourtant, Takashi Shimizu est maintenant connu pour ses films d’horreur, notamment avec Ju-On, qui a été même l’objet d’un remake américain quant à Shinya Tsukamoto, son talent n’est pas à démontré, mais huit jours ont-ils étaient suffisant pour réaliser Marebito ? C’est la question que l’on peut se poser et à vrai dire, je pense que oui, seulement le scénario manque cruellement de profondeur.
Marebito nous montre un homme, Masuoko, interprété par Tsukamoto Shinya, qui suite à une scéance de suicide d’un homme dans le métro filmé par sa caméra, cherche à retrouver l’expression de terreur qu’on pouvait lire sur son visage avant de s’enfoncer un couteau dans l’œil et de mettre fin à ses jours, il décide alors de parcourir les rues de Tokyo, caméra à la main pour tenter de découvrir ses mystères. Bien évidemment, cette histoire d’un vidéaste obsédé par la terreur et la mort, surtout sous les traits de Tsukamoto ne pouvait que faire plaisir à ses plus grands fans, j’adore ce réalisateur et dès les premières images, j’étais ravi de retrouver cet univers malsain et quasi underground où le spectateur est directement mis mal à l’aise avec ces images finalement violentes enregistrées sans cesse par cette caméra numérique qui vient nous apporter une vision terrifiante de Tokyo. On assiste petit à petit à la plongée en enfer ou plutôt dirais-je, dans les entrailles de la terre de ce caméraman qui cherche des réponses, fouillant dans les souterrains de Tokyo, qui sont pour lui, l’unique endroit où cette terreur peut exister jusqu’à ce qu’il rencontre une femme nue enchainée qui par la suite, sera ramené chez lui pour y décrypter son comportement et l’élever. C’est finalement une histoire confuse et mal maitrisée qui est utilisé comme base pour Marebito, on ne comprend pas forcément les relations des évènements, ni l’utilité de certains personnages, mais une chose est sure, on ne décroche pas facilement de l’écran, car en effet, Marebito aspire le spectateur dans son univers, dans son expérimentation graphique, l’horreur n’est pas dans le sursaut du spectateur, mais dans une sorte de malaise constant qui au final, nous bouscule malgré tout par son constat accablant de l’homme japonais.
Du coté de la direction des acteurs, c’est vraiment bon, Shinya Tsukamoto semble être libre de son jeu et nous prouve une fois de plus qu’il est capable de nous mettre mal à l’aise de manière fort simple, Miyashita Tomomi est également tout à fait crédible dans le rôle de cette jeune femme animal, mais le scénario de Marebito, n’est pas forcément à la hauteur du métrage et emprunte plusieurs voies sans jamais les utiliser complètement, pleins de questions restent en suspens comme si il s’agissait d’idées mises les une à côté des autres sans avoir réellement de liens profonds entre elles.Mais même si l’œuvre ne semble pas être maitrisée et quelque peu embrouillée, Takashi Shimizu à l’aide de son complice Shinya Tsukamoto, réussit à instaurer un climat malsain et oppressant dans lequel un homme est atteint d’un point de non-retour du comportement humain.





d’accords avec toi : le film est basé sur une intrigue un peu casse-gueule; il n’empêche, on retient son souffle durant tout le film et on en ressort bien secoué
c’est déjà pas mal ! pas mal de bonnes idées et bcp de raisons pour le spectateur de visionner ce film, du moment qu’il sait que le réalisateur veut l’hypnotiser, lui faire peur, voire lui faire entrevoir l’enfer mental qui sévirait dans la tête du réalisateur
car parfois, on doute de la bonne santé mentale du réal’ :); mais peut-être est-ce le signe que le film, malgré ses quelques défauts, à fait mouche !
bonne critique
merci à toi
Justement, sachant qu’il est réalisé par Takashi Shimizu et non Shinya Tsukamoto, j’ai du mal à croire à çà.C’est comme si, Shinya Tsukamoto (selon moi le plus dérangé cinématographiquement) avait fortement influence Shimizu sur la réalisation.On dirait vraiment du Tsukamoto à la réalisation.En tout cas, il est vrai que c’est une expérience à vivre.
Tu as raison. J’ai regardé la filmographie de l’un (Shimizu : les deux The Grudje) et la filmographie de l’autre Tsukamoto et c’est impressionnant; enfin, pour le 2e cité
Je pensais au départ qu’il avait réalisé le film et joué dedans; mais je ne vais pas commenter bien plus car si j’ai vu un film de Tsukamoto, je ne me rappelle plus lequel, même avec le titre de tous ses films sous les yeux. J’ai en tous cas lu les résumés et c’est sûr, ça fait peur !
En tous cas, avoir pris Tsukamoto comme acteur, c’est une idée assez géniale :)
Je sais que ça n’a rien à voir mais que penses-tu de RETRIBUTION de Kurosawa !
qualifié par Le Monde de « meilleur film » du réalisateur; ils n’ont pas dû voir CURE:)
Je n’y ai vu qu’un de fantôme de plus ! Mais je lis que ton site contient le nom du réalisateur, Kurosawa senior ou junior ? Les deux ? Je vais investiguer, lol
Encore une fois, merci pour tes critiques. J’aime regarder un film et lire des avis sur le net !
Alain_
Concernant Retribution, mon avis est disponible sur le site (d’ailleurs, je vois que tu as réussi à le trouver quelques minutes plus tard).
Concernant le nom de mon site, je ne dirais pas Kurosawa sénior ou junior, car l’un n’est pas lié à l’autre et non aucun lien de parenté.Cependant, je fais bel et bien référence à Akira Kurosawa, le célèbre et regretté cinéaste.
Au plaisir, c’est mon but premier de fournir des critiques pour le plaisir et surtout pour ceux de mes visiteurs.