Eli, Eli, Lema Sabachtani?

Réalisé par : Aoyama Shinji
Année : 2005
Pays : Japon
Genre : Drame sonore
Durée : 1h47
Interprété par
Asano Tadanobu
Miyazaki Aoi
Okada Mariko
Scénariste : Aoyama Shinji
Scénario : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ? » Le jour où ce mot a été crié dans une détresse profonde, le Christ est mort sur la croix. En 2015, un virus s’est propagé dans plusieurs villes à travers le monde. Un virus qui pousse au suicide. Les gens, une fois contaminés, développent la maladie et meurent. Les médias nomment ce fléau le Syndrome du lemming. Il n’y a aucun remède pour combattre ce mal fait de peur et de désespoir… sauf peut être la musique noise expérimentale d’un duo rebelle.
Critique
À vrai dire, le titre du film ne m’a pas emballé à première vue.
Je me suis dit que j’allais tomber sur un film de rock classique, mais quand j’ai lu un peu plus le scénario, je me suis demandé ce que pouvait bien donner ce Eli, Eli, Lema Sabachtani ?
Le film est réalisé par Aoyama Shinji, réalisateur de Desert Moon en 200, « Eureka en 2000 ou encore Lakeside murder case en 2004.
De plus, lorsque je vois que le rôle principal du film est interprété par Asano Tadanobu, cet acteur du cinéma contemporain et souvent avant gardiste, je me dis qu’avec ce film, je ne peux que passer un bon moment.
De plus, Aoi Miyazaki, la belle, est également de la partie, alors en route !

Shinji Aoyama est connu pour réaliser des films assez particuliers, comme Desert Moon qui à l’époque m’avait assez intrigué par ses scènes de rêves éveillés, ici, Shinji Aoyama met en scène un scénario complètement barré dans Eli, Eli, Lema Sabachtani ?
En 2015, un virus s’est propagé dans plusieurs villes à travers le monde.
Ce virus s’appelle Lemming, et il pousse les personnes contaminées à se suicider.
Les Enquêtes vont montrer qu’un groupe de musiciens « Noise expérimental » serait l’origine d’une partie des améliorations face à la maladie, une fois qu’ils ont écouté un de leur concert.
Eli, Eli, Lema Sabachtani ? est une véritable expérience visuelle et surtout musicale.
Aoyama Shinji semble avoir beaucoup travaillé l’aspect visuel de son film, par sa manière de filmer.
Il est capable de passer plusieurs minutes sur le visage d’Aoi Miyazaki, lorsqu’elle se réveille, ou encore sur le visage impassible d’Asano Tadanobu, ou encore d’allumer des lampes suivant la vitesse du pédalier utilisé par l’un des deux musiciens.
Mais Eli, Eli, Lema Sabachtani ? est bien plus que cela au niveau sonore.

Aoyama cherche à filmer le son qui passe, et transforme son film entre le clip-vidéo, un concert ou encore un documentaire musical.
Et je dois dire que l’acteur Asano Tadanobu, réalise en tant que musicien, une performance quasi mystique.
Aoyama Shinji semble avoir laissé Asano prendre un peu de liberté sur la partie musicale de ses interprétations.
Car Eli, Eli, Lema Sabachtani ?, c’est avant tout un pur moment de découverte sonore.
Asano Tadanobu, au début et à la fin du film, se livre à plusieurs essais musicaux, comme l’usage de tuyau de plastique accroché à des ceintures, le tout sur un rotor, permettant de créer un son assez futuriste graçe à la rotation du tout, ou bien encore ce passage de plus de 10 minutes, d’une sorte de violon métallique expérimental, qui reste très impressionnant.
Mais ce qui reste le plus impressionnant dans Eli, Eli, Lema Sabachtani ?, c’est le concert final d’Asano Tadanobu.
Un concert dans une plaine immense, couverte d’herbe bien verte, avec de chaque côté des quatre coins cardinaux, des grosses enceintes et tout un équipement musical.
Aoi Miyazaki dans Eli, Eli, Lema Sabachtani est contaminé par le virus de Lemmings, et son père va tout tenter pour qu’elle trouve guérison, grâce justement à ce concert privé.
Et là, je dois dire que pendant les 20 dernières minutes, le film devient à lui seul, une expérience unique.
Asano se met à la guitare d’un genre Noise-Expérimental et le film prend son envol.
Habillé tout en blanc, tel un ange, Asano représentant le Chaos musical, serait-il le remède au virus du suicide ?

Ce pur moment de cinéma et de musique est une véritable hystérie de watts, parcourant vos enceintes de gauche à droite, et de droite à gauche, des enceintes d’avant plan, aux enceintes de second plan, pour peux que vous ayez un kit 5.1 avec vous, le film prend une dimension époustouflante.
De plus, la présence d’Aoi Miyazaki, un bandeau noir sur les yeux, en totale écoute du son projeté des enceintes qui l’entourent, reste également un moment inoubliable du cinéma.
En conclusion, je ne serais trop vous recommander ce film incroyable et plus qu’original.
Je dois dire que j’ai été totalement bluffé par Eli, Eli, Lema Sabachtani ?
Le concert final d’Asano Tadanobu livré à Aoi Miyazaki, est le moment le plus incroyable du film, une avalanche de saturations sonores allant même jusqu’à déformer l’image, symbole de la puissance sonore qui se dégage de ce moment, une scène qui me laisse encore présager de très bons moments dans le cinéma japonais.
Je ne serais donc vous inciter à vous procurer le plus rapidement possible, ce film si expérimental, qu’il ne doit pas être laissé de coté.

Je crois qu’Eli, Eli, Lema Sabachtani ? vient de rentrer dans mon Top5 des meilleurs films japonais que j’ai eu l’occasion de voir.
Et quand on sait que j’ai déjà à mon actif environ 600 films asiatiques, on peut donc en conclure, que le film Eli, Eli, Lema Sabachtani ? est un monument sacré du cinéma japonais à mes yeux.
Merci à Shinji Aoyama, à Aoi Miyazaki, et surtout à Asano Tadanobu.





Bonjour,
Tout d’abord, bravo pour cette critique fort bien rédigée puisqu’elle atteint droit son objectif : intéresser le lecteur !
Et bien voilà, là je suis vraiment vraiment intéressé par ce film, mais… ou le trouver ?? ça me paraît mission impossible, je me demande même comment vous avez pu le voir (rires), voilà donc si vous pouvez m’éclairer j’en serai vraiment ravi, merci d’avance et bonne continuation pour votre site sur lequel je viens régulièrement m’informer sur le cinéma asiatique.
Bonjour,
Merci pour ce commentaire fort élogieux.
Ca me fait toujours plaisir d’entendre de belle choses au sujet de mon site.
C’est toujours çà en plus pour se motiver davantage.
On peut trouver le DVD de l’édition japonaise sur YesAsia.com
L’édition japonaise n’est pas donnée cependant, comme toute édition japonaise d’ailleurs, mais à ma connaissance, c’est la seule édition disponible du film qui contient des sous-titre japonais.
J’ai eu l’occasion de voir cette édition d’un ami ayant fait les frais de débourser cette jolie somme pour l’obtenir et finalement, le film vaut bien les quasi 40€ que celle-ci coute.
Après, il faut espérer voir arriver une version plus abordable, une édition HK par exemple , voir une sortie DVD Zone2.
Encore merci pour ce commentaire fort sympathique.
Merci pour les précisions, étant totalement handicapé sans sous-titres de la langue de Molière, je me vois contraint d’attendre une future édition sous-titrée qui je l’espère arrivera un jour…
Merci encore pour votre réponse et c’est une joie de dire du bien de votre site puisqu’il est véritablement intéressant, pour qui s’intéresse un temps soi peu au cinéma asiatique, ce qui est mon cas évidemment !
C’est bien dommage.
Moi-même au début, je n’étais pas très apte à voir des films sous-titré anglais.
Sachant qu’une grosse majorité des films asiatiques ne voient jamais le jour en France en DVD Zone 2 ou autre, je n’ai pas eu le choix et l’anglais est devenu une priorité.
Aujourd’hui, je me vois mal tenter d’approfondir mes connaissances globales sur le cinéma asiatique sans connaitre cette langue, vu l’immensité de films disponible seulement en VOST anglais, voir sans sous-titre.
En tout cas, j’espère pouvoir trouver un jour ou l’autre, ce film en VOST français voir anglais mais à petit budget car 40€, c’est pas donné à tous le monde ^^
Prions ! comme on dit
ps: j’ai remis à jour le trailer qui n’était plus disponible sous Youtube.
Une grande expérience de cinéma, même si je lui préfère Eureka. Autant pour les cinéphiles que pour les mélomanes. Il laisse comme un gout de poussière dans la bouche. C’est un peu le Mad Max du rock expérimental.